Le défi de la préservation des aires protégées
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Les aires protégées au Sénégal sont agressées par le braconnage, l’absence d’une législation plus rigide, l’insuffisance de moyens pour leur protection… Pour les préserver, le Sénégal a lancé hier la deuxième phase du programme de gestion communautaire pour la conservation des aires protégées (Compact).
Les feux de brousse et la faible implication des communautés dans la gestion des réserves de biosphère (nationales et transfrontalières) constituent, entre autres, une menace pour les ressources naturelles au Sénégal. Ainsi, le programme de gestion communautaire pour la conservation des aires protégées (Compact) vient apporter des solutions durables à la dégradation de ces ressources. Il a été mis en place sous l’initiative du programme de micro financements du Fonds pour l’environnement mondial. Il consiste à impliquer les communautés locales dans la protection de ces aires et de leur périphérie.
Dans sa deuxième phase, ce projet concerne la réserve de Samba Dia, celle de Niokolo koba (patrimoine mondial) et la réserve du Ferlo (où sont conservées les dernières générations d’Autriches). ‘’Les aires protégées au Sénégal rencontrent un certain nombre de difficultés parmi lesquelles le braconnage, le manque d’application des textes, la présence d’aires protégées au niveau des frontières, parce que dans les parcs nationaux, la législation est beaucoup plus rigide ; ce qui n’est pas le cas au niveau des frontières. Il faut aussi noter l’insuffisance des moyens, parce que chaque aire protégée doit recevoir des moyens pour sa protection et ce budget devient de plus en plus difficile à mobiliser’’, explique l’enseignant chercheur Assane Goudiaby, membre du comité de pilotage dudit programme.
Par ailleurs, il se pose un manque de connaissance des ressources protégées par les acteurs qu’il faudrait combler par la formation. Compact va donc s’atteler à renforcer les moyens des communautés locales, pour leur permettre de mieux cerner ces ressources animales et végétales et participer à leur conservation. L’objectif est de leur apprendre des techniques pour leur utilisation durable ; ce qui va augmenter leurs moyens d’existence et améliorer leurs conditions de vie.
Durant sa première phase qui s’est déroulé entre 2007 et 2012, le programme Compact a eu, selon le ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall, des impacts positifs sur la réserve de biosphère du Delta du fleuve Sénégal (Parc national des oiseaux de Djoudj, Réserve spéciale de faune de Niael, Parc national de la langue de Barbarie…). ‘’Compact a contribué à lever les contraintes qui ont une influence significative sur les moyens d’existence des populations et a généré des effets bénéfiques pour l’environnement mondial. Cet atelier offre donc l’opportunité de partager les acquis sur les aspects liés à la conservation et à la valorisation de la diversité biologique. Surtout l’amélioration de la résilience des communautés face aux effets néfastes du changement climatique’’, a-t-il déclaré.
EMMANUELLA MARAME FAYE