Lamine Guèye a poignardé son voisin pour lui ‘’donner une leçon’’
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Le menuisier métallique Lamine Guèye a été attrait, ce 18 décembre, devant la chambre criminelle pour avoir mis fin aux jours de Daouda Sèye. Il risque 20 ans de travaux forcés.
A 53 ans, Lamine Guèye vivait chez ses parents, jusqu’à son arrestation et son placement sous mandat de dépôt pour le meurtre de Daouda Sèye, âgé de 34 ans, qui venait de finir sa durée légale dans l’armée. Le drame a eu lieu, dans la nuit du 25 au 26 juillet 2015, dans un hangar qui fait office de garage. La victime, d’après les déclarations de son frère, avant de succomber à ses blessures, a surpris Lamine en train d’ouvrir la portière d’un des véhicules qui étaient en stationnement. Il l’a prévenu de ne pas toucher à sa voiture, ce qui a mis l’accusé dans une colère noire. Une bagarre a éclaté, lors de laquelle Lamine, dit-il, a brandi un couteau, qu’il gardait sur lui, pour poignarder son frère en pleine cage thoracique. Gravement blessé, Daouda a essayé de courir après son agresseur, mais, il a fini par s’affaler au pied d’un agent de sécurité qui était en faction.
Cette version du frère de la victime concorde avec celle donnée par l’accusé durant l’enquête préliminaire. Mais, devant le magistrat instructeur, il en a fourni une toute autre. Il a soutenu qu’il ne gardait pas sur lui un couteau. Qu’il est allé s’en procurer un dans une dibiterie, à côté, avant de revenir ‘’donner une leçon à son accusateur’’. Il disait qu’il voulait juste blesser à la main Daouda. Qui, cette nuit-là, a été conduit d’urgence, dans plusieurs hôpitaux de la place. Et ce n’est que des heures après l’incident qu’il a été admis par l’hôpital Fann où il a bénéficié de soins, avant d’être libéré. Deux semaines après, son état a empiré. Il a été réadmis en soins intensifs où il a perdu la vie. Selon le rapport de l’homme de l’art, il a succombé suite à une infection pulmonaire découlant d’une plaie thoracique profonde par une arme tranchante.
La famille de la victime cherchait à noyer le poisson
Ce qui est étonnant dans cette affaire, c’est que ce n’est qu’à l’enterrement qu’un voisin est allé à la brigade de gendarmerie pour dénonciation. Il a trouvé anormal que quelqu’un soit enterré, suite à un meurtre, et que le coupable soit toujours dans la nature. Les pandores ont fait une descente au cimetière de Ouakam pour en savoir plus. Ce n’est que là que Mame Fatim Thiam, maman de la victime, s’est résolue à pointer du doigt le tueur. Devant la chambre criminelle, la dame a déclaré : ‘’J’étais à Touba, au moment des faits. On m’a fait part de la situation au téléphone. J’ai rappliqué le même jour à Dakar. Je savais que c’était lui qui a tué mon fils, mais, je ne savais pas quoi faire. J’étais déboussolée. Je voulais juste enterrer mon fils, pour qu’il puisse reposer en paix’’. En guise de dommages et intérêts, elle a réclamé 30 millions FCFA.
L’accusé a, lui, répété la version servie devant le juge d’instruction et ajouté qu’ils n’ont jamais été en de bons termes. ‘’Il m’a traité de voleur. Je voulais le poignarder à la main, mais, le coup a malencontreusement atterri sur sa poitrine. Je ne voulais pas le tuer‘’, a-t-il tenté de se dédouaner.
Le parquet, convaincu de sa culpabilité, a demandé de le retenir dans les liens de la détention et a requis une peine de 20 ans de travaux forcés, pendant que la défense a plaidé la folie de son client. Elle a promis de verser les documents attestant de sa défaillance mentale, avant le délibéré qui est programmé par le président de la chambre criminelle, le 15 janvier 2019.
FAMA TALL