Commerçants et préfet à couteaux tirés
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Les commerçants du marché central de Tambacounda ont jusqu’à ce dimanche pour libérer certaines emprises du lieu de négoce. Mais ils comptent défier l’autorité préfectorale.
L'apparition du premier cas de Covid-19 qui, de surcroît, est un cas communautaire, dans la commune de Tambacounda, a poussé le préfet du département, Mame Less Cabou, à prendre des mesures encore plus restrictives, pour barrer la route à la pandémie. Parmi cette batterie de mesures, il y a le déguerpissement des commerçants pour libérer les voies d'accès du marché central.
Mais les marchands ne veulent pas en entendre parler. Ils affichent un refus catégorique. C'est ainsi que, ce vendredi 1er mai 2020, ils ont fermé boutiques et cantines pour dénoncer cette mesure qu'ils jugent impossible à respecter, car ils soutiennent que les voies à libérer occupent les 2/3 du marché. Pour eux, les autorités se sont enfermées entre 4 murs pour décider de leur sort, oubliant toutefois qu'ils occupent ces lieux depuis des lustres et que c'est de là qu'ils gagnent de quoi nourrir leurs familles.
Ils disent s'opposer farouchement à cette décision qui doit entrer en vigueur le dimanche 3 mai 2020. "Impossible de quitter ces lieux en cette période où toutes les activités sont au ralenti. Nous ne pouvons pas voyager et ils nous demandent de cesser nos activités. Ce n'est pas possible. Qu'ils se le tiennent pour dit", clament-ils.
Ainsi, pour éviter que les choses ne dégénèrent, les manifestants invitent le maire Mame Balla Lo à prendre langue avec le préfet pour trouver une issue heureuse à cette situation. Car, préviennent-ils, "nous sommes prêts au pire".
Joint par ‘’EnQuête’’, le préfet a assuré que la mesure prise sera bel et bien respectée et qu'il ne ménagera aucun effort pour qu’elle soit appliquée, car il s'agit de lutter contre la propagation de la Covid-19. Sur la détermination des commerçants à ne pas quitter les lieux, il avance qu’il ne souhaite pas se prononcer.
Ainsi, face à la détermination des deux camps, il risque d’y avoir des étincelles, ce dimanche 3 mai 2020, au marché central, à moins qu’un compromis soit trouvé pour satisfaire les deux parties ou que l’une d’elles lâche du lest.
Boubacar Camara (TAMBA)