Publié le 10 Aug 2012 - 14:48
THIERNO BOCOUM (DÉPUTÉ)

«La rupture est en marche à l'Assemblée nationale»

Pour le président de la commission Comptabilité et contrôle, les «couacs» notés lors de la première journée de plénière sont la preuve que les nouveaux députés n'acceptent plus les décisions parachutées depuis l'Exécutif.

Comment vivez-vous votre première expérience parlementaire ?

Avec beaucoup de fierté. Quand on représente un peuple qui a un vécu, qui s’est battu pendant plusieurs années, on se sent une grande responsabilité que l'on va assumer jusqu’au bout. Ce peuple sénégalais a besoin de signaux forts pour montrer qu’on a tourné la page d’un système qui a fini de gangrener le pays pendant des années. Nous comptons être les dignes représentants de ce peuple sénégalais.

 

Quelle empreinte comptez-vous laisser dans cette législature ?

Je n’irai pas vite en besogne. Tout dépendra du contexte. Ce qu’il faut noter, c’est qu’il y a aujourd’hui des questions de forme qu’il faut dépasser. Il ne s’agit pas de définir le rôle du député car les Sénégalais nous ont donné une idée de ce qu’ils attentent d’un député. Ce n’est plus la question parce que rien ne sera plus comme avant. Ce qui est important, c’est d’engager des débats de fond.

 

C’est-à-dire ?

C’est de voir l’opportunité d’une loi ou les amendements qu’on peut attendre d'une loi ou simplement la hiérarchisation des priorités. Que l’on essaie de faire bouger les choses. Il ne faut pas qu’on nous impose quoi que ce soit. Donc pas de vote mécanique. Pour cela, il faudrait que l’on reste proches des populations de tous secteurs d'activités. C’est avec la force de l’argument qu’on va réussir notre mission.

 

Vous avez annoncé la rupture à l’Assemblée nationale, mais elle a du mal à s’opérer au regard des couacs notés depuis l’ouverture de la session parlementaire

Au contraire, je pense qu’on ne mesure pas la démocratie en termes de timing, mais en termes de profondeur des changements. Ce qui s’est passé l’autre jour (la plénière), c’est un changement par rapport à ce qui se faisait avec l’ancien régime. Il suffisait de venir avec une liste, de la lire et d’aller en plénière. Il n’y avait pas de débat. Or, quand les gens prennent le temps de débattre, de participer au débat, de donner leur point de vue sur le choix, cela veut dire qu’il y a une rupture. Même si cela devait nous prendre deux jours ou une semaine. La démocratie à un coût.

 

Mais vous aviez une semaine pour le faire.

L’assemblée nationale vient juste de rouvrir ses portes. Il y a beaucoup de choses qui se passent durant une semaine. On n’a pas le temps de tout faire. Ce qui est important, ce n’est pas le timing encore une fois. J’ai été fier d’être dans une salle (de réunion) où on a senti une vraie diversité d’opinions. On a donné la parole à tout le monde et chacun a dit ce qu’il pensait. On est arrivé à un consensus après d’âpres discussions. C’est ce qui est important, d'autant plus que ce sont les commissions qui font le travail technique.

 

Comment analysez-vous le faible score enregistré par votre leader, Idrissa Seck, à la présidentielle de février 2012 ?

Ce que je peux dire, c’est que Idrissa Seck n’était pas dans une logique d’élection. Il était dans une logique de combat pour le respect de la Constitution. Si nous étions là pour les élections, on nous aurait vu faire le tour des départements. Mais nous étions là pour défendre la Constitution. C’était un préalable. Et nous sommes allés jusqu’au bout pour que Wade ne soit pas candidat.

 

Comment appréciez-vous le bilan du président Macky Sall ?

Ce pays a été dans une situation extrêmement difficile sous l’ère Wade. Le premier acte à poser, c’est de faire l’Etat des lieux avant de s’attaquer aux priorités. Ce qui est en train d’être fait. Les changements seront visibles après l’installation de l’Assemblée nationale et que nous aurons à voter des projets et des propositions de loi. Pour l’instant, il faut nécessairement faire un travail axé sur l’étude de l’existant et sur l’amélioration des conditions de vie des Sénégalais.

 

DAOUDA GBAYA

 

 

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