Publié le 5 Nov 2020 - 19:49
SALIOU SAMB, PRESIDENT DU CONSEIL DEPARTEMENTAL DE MBOUR

‘’Il faut sévir contre ces convoyeurs de la mort’’

 

Mbour paye déjà un lourd tribut dans la recrudescence du phénomène de l’émigration clandestine. Plus d’une centaine de ses fils et filles ont déjà perdu la vie. Ce qui provoque l’ire du président du Conseil départemental de Mbour qui demande de sévir contre les convoyeurs et prévient les candidats des changements climatiques en mer, en cette période de l’année.

 

La recrudescence du phénomène de l’émigration clandestine inquiète les populations de la Petite Côte et les autorités du département. Elle a poussé, hier, le président du conseil départemental à tenir un point de presse à Téfess, pour exiger l’arrêt immédiat du départ vers la mort de ces jeunes. Saliou Samb estime qu’il faut ‘’sévir contre ces convoyeurs de la mort’’. ‘’Il est temps, poursuit-il, qu’un discours responsable soit tenu aux candidats à cette aventure périlleuse, mais aussi que des mesures sévères soient prises à l'encontre des convoyeurs’’.

Le président du Conseil départemental de Mbour demande à la population de dénoncer les candidats auprès des autorités. ‘’J’appelle la population à commencer à dénoncer les convoyeurs, parce que tout se sait ici. On sait qui ils sont, on connait leur point de départ. Ils sont là. Il faut aussi que les autorités soient plus conscientes de cela. Il faut qu'on prenne des mesures contre ces convoyeurs de la mort, ces assassins. Il faut aller les dénoncer. C’est un devoir civique, une obligation de dénoncer ces gens qui sont en train de s'adonner à un trafic d'êtres humains, rien que pour de l'argent’’, s’étrangle Saliou Samb.

A l’en croire, Mbour vit des moments douloureux, des moments de deuil, parce que ses enfants sont en train de mourir en mer ; des fossoyeurs sont en train de les tuer en mer pour de l'argent. ‘’En tant qu’autorité, en tant que fils de Mbour, en tant que fils du quartier Téfess, nous ne pouvons pas nous taire. Notre devoir, c’est de parler maintenant à cette jeunesse, cette jeunesse de Mbour, cette jeunesse du Sénégal à qui on demande d’arrêter d’aller se suicider en mer’’, déclare le directeur général de la Société industrielle des réparations navales (SIRN).

Il prévient contre les conditions climatiques en mer

Saliou Samb est d’autant plus alarmé que le contexte climatique qui prévaut présentement en Europe, n’est pas propice pour risquer sa vie dans une aventure aussi périlleuse qu’incertaine. ‘’Le problème est que ces temps derniers, il y a une vague de départs de jeunes par les pirogues qui, par la grâce de Dieu, sont arrivés sains et saufs en Espagne, parce qu’ils avaient rencontré un temps clément, car c'était la fin de l'été. Une fois arrivés, ils ont invité leurs amis restés ici à s'aventurer dans ce voyage périlleux, parce que la route n'est pas meurtrière’’. Or, explique-t-il, ‘’cette vérité des précédentes semaines n’est plus valable, car actuellement, en Europe, on est entré en hiver. Tout le monde sait que dès que l'hiver s'installe, la mer devient houleuse, impraticable. Donc, prendre des pirogues en bois, faire cinq à six jours en mer, plus de 5 000 km pour aller en Europe, c’est du suicide. Je demande à cette jeunesse-là de prendre conscience de cela’’.

A ses yeux, ‘’l'inquiétude de ces jeunes qui sont pour la plupart des chômeurs, qui ont envie de trouver un emploi pour pouvoir s'occuper de leurs familles’’, ne doit pas les pousser à partir dans ces conditions. Car ‘’les parents n'aimeraient pas voir leurs enfants mourir en mer, seulement pour leur apporter le bonheur matériel. Ce bonheur matériel, dit-il, n'en vaut pas la peine. La vie humaine est sacrée’’.

 Il exhorte les ministères concernés par ce phénomène à être plus regardants sur cette situation pour pouvoir mieux traduire la vision du président de la République qui est allé, dans sa politique de jeunesse, jusqu’à créer un ministère de l’Artisanat et de l’Economie informelle.

IDRISSA AMINATA NIANG

 

Section: 
ATTENTAT À LA PUDEUR ET PÉDOPHILIE : Cira Diouf risque cinq ans de réclusion criminelle
PROGRAMME NATIONAL D'ACCES AU LOGEMENT ET DE RENOVATION URBAINE (PNALRU) : La main tendue de l'État aux acteurs financiers
GOUDOMP - 11 FILLETTES EXCISÉES LE SAMEDI 15 FÉVRIER : L’UNICEF, l’UNFPA et l’ONU Femmes réclament des poursuites
SUSPENSION LOTISSEMENT HANGAR PÈLERIN : Les acquéreurs en règle dénoncent une suspension arbitraire
Dette intérieure
Déforestation
DÉTENTION ET MISE EN CIRCULATION DE FAUX BILLETS DE BANQUE : Quand un change de 2 000 euros brise une amitié et mène à la prison
KAOLACK - DÉSENGORGEMENT DE LA VOIE PUBLIQUE : Les occupants de l’avenue John Fitzgerald Kennedy déguerpis
LANCEMENT NEW DEAL TECHNOLOGIQUE : Le Gouvernement décline sa nouvelle feuille de route
GAMOU DE GASSANE : Les difficultés de la commune partagées
And Gueusseum
Lutte contre l'insécurité Dakar
CHAVIREMENTS RÉCURRENTS DE PIROGUES DE MIGRANTS : Boubacar Sèye accuse la Tunisie et l’Europe
MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DE L'ACTION SOCIALE : Un audit du personnel révèle des irrégularités
PORTRAIT DE MONSEIGNEUR ANDRÉ GUÈYE, NOUVEL ARCHEVÊQUE DE DAKAR : Un clerc au service du dialogue interreligieux  
LUTTE CONTRE LA MORTALITÉ MATERNELLE ET NÉONATALE : RÉDUCTION DES DÉCÈS ÉVITABLES : Investir dans la santé des jeunes, selon la présidente de l’ANSFES
PORTRAIT DE BABACAR FAYE, DG DU SIRN : Un expert des études topographiques et géodésiques
KAOLACK -  JOURNÉE NATIONALE DE L’ÉLEVAGE : Les promesses de Diomaye Faye aux éleveurs
CODE PASTORAL, POTENTIEL GÉNÉTIQUE DU CHEPTEL, VOL DE BÉTAIL… : Ce que les éleveurs attendent de Bassirou Diomaye Faye
Vigile trafiquant