‘’Il faut prévoir, dans les budgets, la maintenance’’
Le problème de la maintenance va se poser avec le service des Maladies infectieuses et tropicales. Le Pr Seydi en a fait le plaidoyer auprès du Président de la République qui souscrit à l’idée de dégager un budget pour cette infrastructure et toutes les autres.
Au Sénégal, la maintenance a toujours constitué un défi. Beaucoup d’infrastructures ne sont plus fonctionnelles, à cause d’un mauvais entretien. C’est surement ce que craint le chef du service des maladies infectieuses, Professeur Moussa Seydi. Qui a sollicité, hier, l’appui du chef de l’Etat pour la création d’une fondation qui pourra soutenir, dans la maintenance, le service des maladies infectieuses et tropicales et d’autres infrastructures sanitaires de pointe.
En réponse, le Président Macky Sall a soutenu que cette question de maintenance est une priorité. ‘’Je soutiens l’idée de cette formation pour la maintenance de cet édifice. Nous avons des problèmes, souvent en Afrique, et le Sénégal ne fait pas exception. Nous savons construire de belles choses, mais nous ne savons pas assurer la maintenance. Ça c’est un défi. Il faut qu’il y ait des budgets de maintenance dans le budget de l’Etat. Un matériel s’entretient, si on n’a pas de maintenance, lorsqu’on reviendra, d’ici 5 ans, excusez-moi du terme, je ne vais même pas traduire ce que j’ai en tête’’, déplore-t-il.
Sur ce, il a demandé au ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, de faire en sorte que la question de la maintenance de nos infrastructures soit une priorité. Cette année, rappelle-t-il, on a augmenté le budget du ministère de la Santé, on est à 216 milliards. ‘’Il faut prévoir 4 ou 5 milliards pour la maintenance des infrastructures. Il faut prévoir quelque chose pour le dispositif. Mais, si tout va dans la motivation, c’est vrai qu’elle est importante ; il faut quand même réserver un peu pour la maintenance des infrastructures. Il faut des changements’’, recommande le Président. Avant d’ajouter que, ce sont les réformes qu’il ’attend d’ailleurs pour vraiment déclencher le programme de modernisation. ‘’J’attends toujours le ministre : il me dit qu’il va présenter des réformes. Donc, c’est pourquoi, je salue l’idée d’une fondation pour accompagner l’hôpital’’, fait-il savoir.
Réactivation des CTE
S’agissant du personnel médical et paramédical, il demandé au ministre de la Santé de renforcer les moyens de motivation pour la réactivation de l’ensemble des centres de traitement épidémiologiques (CTE), puisque la guerre n’est pas terminée, malheureusement. ‘’Il faut qu’on réactive l’ensemble des CTE et que les moyens appropriés soient apportés pour qu’on puisse poursuivre ce combat’’.
De l’avis du président de la République, l’Etat participe à la réalisation du projet dont le budget restant est de 1,5 milliard.
‘’Avec ce système, aucun virus mortel ne peut être exporté à l’intérieur de nos laboratoires’’
Le nouveau Smit dispose entre autres de 70 chambres de patients et d’un service de réanimation de pointe et une grande salle qui dispose d’un système de traitement de l’air. Avec ce système, explique P Moussa Seydi, l’air extérieur est décontaminé et purifié. ‘’Il permet aussi de décontaminer l’air des salles traitées, avant qu’il soit projeté à l’extérieur, ce qui protège l’environnement. Avec aussi ce système aucun virus mortel ne peut être exporté à l’intérieur de nos laboratoires, pour contaminer l’environnement et menacer la vie des gens’’, renseigne-t-il.
Le service des Maladies infectieuses et tropicales (Smit) est projeté dans l’hôpital Fann sur un terrain d’une surface de 1,75 ha. Il apporte une réponse appropriée face aux différentes problématiques posées par la pandémie de la Covid-19 à travers le monde. Les services de réanimation n’étaient pas configurés pour ce type de situations. Ce bâtiment accueille un service d’exploration, de soins, d’hospitalisation d’une capacité totale de 70 lits, une administration, un centre de formation, des laboratoires et une salle polyvalente de 330 places. Une hospitalisation de jour avec une capacité de 5 lits, un service de réanimation avec une capacité de 5 lits, deux chambres à pression négative à 2 lits, 24 lits d’hospitalisation, une unité de vaccination et un laboratoire.
‘’C’est un service d’infectiologie de référence dans la sous-région en matière de soins, de formation, de recherche et d’expertise dans le domaine des maladies infectieuses. Il était donc indispensable pour nous de penser à la construction’’, souligne P Seydi.
VIVIANE DIATTA