Publié le 6 Jan 2021 - 15:28
COVID-19, UN AN PLUS TARD

La vaccination de toute personne à risque recommandée

 

Pour protéger le monde, il faut veiller à ce qu'il y ait partout le vaccin contre la Covid-19 et pas seulement dans les pays qui ont les moyens de se le payer. C’est le souhait exprimé hier par le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé.  Le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus est persuadé que les vaccins offrent un grand espoir.

 

Tandis que dans le monde entier, on célèbre le Nouvel an, il y a 12 mois, une nouvelle menace mondiale voyait le jour. Depuis, la pandémie de Covid-19 a coûté la vie à de nombreuses personnes et bouleversé en profondeur les familles, les sociétés et les économies partout dans le monde.

Cependant, elle a également déclenché la riposte la plus rapide et la plus vaste de l’histoire face à une urgence sanitaire mondiale. Cette dernière a été marquée par une mobilisation scientifique sans précédent, une recherche de solutions et un engagement en faveur de la solidarité mondiale. Des actes de générosité, petits et grands, ont permis de doter les hôpitaux des outils dont les agents de santé avaient besoin pour se protéger et prendre soin de leurs patients.

Les plus vulnérables au sein de la société ont pu traverser ces moments troubles en s’appuyant sur de formidables élans de bonté. Des vaccins, des traitements et des produits de diagnostic ont été mis au point et déployés à un rythme inégalé jusque-là, grâce à des collaborations comme le dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la Covid-19 (Accélérateur ACT).

Hier, lors d’une réunion, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a soutenu que l’équité est dans la nature même de l’Accélérateur ACT et de son volet chargé des vaccins, le mécanisme Covax, qui a obtenu l’accès à 2 milliards de doses de vaccins candidats prometteurs.  ‘’Les vaccins offrent un grand espoir de faire reculer cette pandémie. Cependant, pour protéger le monde, nous devons veiller à ce qu’il soit disponible partout et pas seulement dans les pays qui ont les moyens de se payer des vaccins. Toutes les personnes à risque doivent être vaccinées. Pour y parvenir, le mécanisme Covax a besoin, d’urgence, d’un peu plus de 4 milliards de dollars des États-Unis afin d’acheter des vaccins pour les pays à revenu faible et intermédiaire’’, souligne le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus.

A son avis, les événements de 2020 ont amené tout le monde à tirer des enseignements édifiants et ont rappelé certains principes qui doivent tous être gardés à l’esprit en 2021. Tout d’abord, soutient-il, 2020 a montré que les pouvoirs publics doivent accroître les investissements dans la santé publique. Qu’il s’agisse de financer l’accès pour tous aux vaccins contre la Covid ou de veiller à ce que nos systèmes soient mieux préparés pour prévenir la prochaine pandémie, inévitable, et y faire face. Le fondement même de cette démarche, fait-il savoir, c’est l’investissement dans la couverture sanitaire universelle, pour faire de la santé pour tous une réalité. 

Le défi à relever

Comme il faudra du temps pour vacciner tout le monde contre la Covid, il soutient qu’il faut continuer à appliquer les mesures qui ont fait leurs preuves et qui protègent les populations. Cela signifie de maintenir la distance physique, de porter des masques, de pratiquer l’hygiène des mains et des voies respiratoires, d’éviter les espaces clos bondés et de rencontrer les gens à l’extérieur. Ces mesures simples et efficaces sauveront des vies et réduiront les souffrances que tant de personnes ont endurées en 2020.

En outre, il précise qu’avant toute chose, ‘’nous devons nous engager à travailler ensemble dans un esprit de solidarité, en tant que communauté mondiale, pour promouvoir et protéger la santé aujourd’hui et à l’avenir. Nous avons vu comment les divisions en politique et au sein des communautés alimentent le virus et font le terreau de la crise. Or, la collaboration et le partenariat sauvent des vies et protègent les sociétés. En 2020, une crise sanitaire aux proportions historiques nous a montré à quel point nous sommes tous étroitement liés. Nous avons vu comment des actes de bonté et de compassion aidaient des voisins à surmonter des moments de grande difficulté’’, analyse le Dr Tedros.

Cependant, des dommages pourtant évitables sont causés par les actes de malveillance et la désinformation. En 2021, le DG de l’OMS conseille de faire un choix simple, mais lourd de sens, à faire. C’est-à-dire de décider d’ignorer les leçons de 2020 et de permettre aux velléités isolationnistes et partisanes, aux théories du complot et aux attaques contre la science de prendre le dessus. Ce qui aurait pour corollaire des souffrances inutiles pour la santé et la société en général. ‘’Ou, au contraire, choisissons-nous de parcourir ensemble les derniers kilomètres de cette crise, en nous aidant mutuellement sur cette voie, en partageant équitablement les vaccins, en prodiguant des conseils exacts, en faisant preuve de compassion et en prenant en charge toutes les personnes qui en ont besoin. Ce qui ferait de nous une famille mondiale. Le choix est facile. La lumière scintille au bout du tunnel et nous en verrons le bout en parcourant le chemin ensemble’’, assure-t-il.

VIVIANE DIATTA

 

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