Aida Ndiongue rejoint le Macky
Après le Parti socialiste (PS) et le Parti démocratique sénégalais (PDS), Aïda Ndiongue a rejoint, hier, le camp de la mouvance présidentielle, en s’alliant avec Benno Bokk Yaakaar. L’ex-sénatrice sous le régime d’Abdoulaye Wade l’a annoncée lors d’une conférence de presse.
La présidente du Réseau des amis et sympathisants de madame Aïda Ndiongue (Rasan) a rejoint la mouvance présidentielle Benno Bokk Yaakaar (BBY), après le Parti socialiste (PS) et le Parti démocratique sénégalais (PDS). ‘’Le Rasan adhère, sans aucune condition, à la main tendue du président de la République. Sous ce rapport, avant que la mémoire ne se fossilise, je souhaite rappeler à ceux qui m’interpellent sur ma décision d’accompagner le président Macky Sall, que j’ai fait face, dignement, dans un passé récent, à une machine judiciaire. En rejoignant le camp du président Macky Sall, je ne cherche pas une virginité judiciaire, encore moins une virginité politique. C’est au nom de la transparence que mon dossier a été constitué.
C’est au nom de la justice et de la reddition des comptes aussi que j’ai été attraite devant les juridictions. Par la grâce de Dieu, j’ai pu remporter tous mes procès. Ce que je souhaite retenir du président Macky Sall, ce sont les valeurs communes que nous partageons. Une amitié vieille de plus d’une vingtaine d’années me lie à lui. C’est un frère, un camarade, un compagnon de lutte’’, annonce l’ex-sénatrice du régime d’Abdoulaye Wade.
Il convient de rappeler que Mme Ndiongue a été poursuivie et condamnée, le 12 décembre 2013, pour détournement de deniers publics, par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), dans le cadre de la traque des biens mal acquis, ordonnée par le chef de l’Etat Macky Sall, dès son arrivée au pouvoir. Après deux ans d’emprisonnement, elle a été libérée le 28 mai 2015, bien qu’étant reconnue coupable d’escroquerie portant sur des deniers publics. Elle a été condamnée à une peine d’un an assortie du sursis.
Mais le parquet a interjeté appel de ce verdict, car la cour a ordonné la restitution des biens de l’ex-sénatrice libérale qui est blanchie pour les délits de faux et usage de faux et l’exercice illégal de commerce par un fonctionnaire. Il a été reproché à la ‘’Lionne du Walo’’, comme on la surnomme, de s’être enrichie de manière illicite, pendant que son ex-mentor Abdoulaye Wade était au pouvoir. Et sa fortune était estimée, au moment des faits, à 47 milliards de francs CFA amassés au fil de ces 12 années.
Mais aujourd’hui, Aïda Ndiongue range ce vieux souvenir dans le terroir de son destin. ‘’Il était écrit sur mon destin politique que je ferai de la prison’’, se résigne-t-elle.
‘’Transparence et bonne gouvernance’’
Toutefois, l’ex-libérale n’a pas manqué de décliner quelques orientations pour le développement socio-économique du pays. ‘’Nous estimons qu’il est nécessaire d’aller vers une politique d’emploi des jeunes qui s’inscrive la durée. Des politiques d’emploi des jeunes ponctuelles et conjoncturelles ne régleront jamais cette épineuse question. Le mérite de la démocratie, c’est qu’elle offre plusieurs ressorts pour vider les contentieux, quelles que soient leurs ampleurs et leur nature. Et quelle que soit sa force, la démocratie a besoin d’être renforcée, créditée, soutenue par les acteurs’’, relève-t-elle.
L’ancienne sénatrice prône ainsi l’avènement d’une ‘’nouvelle forme’’ de politique, fondée sur la ‘’transparence, la bonne gouvernance’’ et le développement ‘’juste et durable’’. ‘’Le Rasan s’assigne aussi pour mission de créer les conditions pour aboutir à l’instauration d’une nouvelle forme de politique basée sur des idées, des programmes et un débat responsable. Le Sénégal est un et indivisible. Il faut que, de part et d’autre, que l’on s’efforce de préserver la démocratie par des conduites de leadership, au lieu de surfer sur des passions. Les passions humaines peuvent porter au pouvoir, mais ne peuvent nullement féconder les grands destins d’un peuple. Le débat contradictoire, mais civilisé dans une démocratie, n’est même pas un choix, mais une nécessité. La seule façon de solder les divergences de vue, à part la confrontation directe, c’est la libération, l’argumentation des positions et des choix politiques. A défaut de cette culture de la confrontation des idées, il ne nous reste plus celle des passions dont l’issue malheureuse est connue de tous’’, soutient-elle.
MARIAMA DIEME