Les Etats-Unis demandent d'arrêter "immédiatement" les exécutions de condamnés à mort
Les Etats-Unis ont exhorté mardi la Gambie à cesser "immédiatement" les exécutions de condamnés à mort, après que neuf condamnés à la peine capitale eurent été passés par les armes dimanche et que les appels se multiplient pour épargner la vie de 38 autres prisonniers.
"Les Etats-Unis appellent le président (gambien Yahya) Jammeh à arrêter immédiatement toutes les exécutions afin de réviser toutes les peines capitales prononcées par la Gambie et s'assurer qu'elles sont conformes à la loi en Gambie et à ses obligations internationales", a déclaré le département d'Etat dans un communiqué.
Lundi soir à Banjul, le ministère gambien de l'Intérieur avait publié la liste de neuf prisonniers fusillés la veille, affirmant que tous avaient épuisé leurs recours. Une femme et d'anciens militaires figurent parmi eux. Leurs proches n'ont pas été préalablement informés de leur exécution et 38 détenus demeurant dans le couloir de la mort sont privés de communication avec leurs familles, selon Amnesty International, qui, la première, s'est dite "consternée".
La porte-parole de la diplomatie américaine Victoria Nuland a "condamné" dans son communiqué "le manque de transparence et la précipitation avec lesquelles ses exécutions ont été effectuées". Les Etats-Unis sont la seule puissance occidentale et démocratique à continuer d'avoir recours à la peine capitale.
Avant eux, le Sénégal frontalier de la Gambie, la France et le Commonwealth, dont la Gambie est membre, avaient regretté ces exécutions et pressé Banjul de ne pas les poursuivre.
Le président Jammeh s'était engagé il y a dix jours à les mener à leur terme. Cet ancien militaire de 47 ans dirige d'une main de fer son petit pays anglophone enclavé dans le Sénégal depuis un putsch en 1994. Elu en 1996 et réélu trois fois depuis, il se pose en homme aux pouvoirs mystiques, se disant capable de "guérir" le sida.
AFP