«Pertinente mais insuffisante», selon le Rds
Le Rassemblement démocratique sénégalais (RDS) juge «pertinent» le projet de suppression du Sénat, mais le considère comme «insuffisant». Selon Mame Matar Guèye, secrétaire général dudit parti et ses partisans, «point n’était besoin de se complaire dans l’exploitation de résultats de sondages, plus ou moins sophistiqués, pour se convaincre de l’hostilité que l’écrasante majorité de nos concitoyens nourrissait, face à l’éventualité du maintien du Sénat».
Dans une déclaration parvenue à EnQuête, ils se réjouissent que «le couperet» soit «tombé net» pour «mettre un terme à de longs mois de supputations, d’intrigues et de manœuvres politiciennes». En supprimant une institution «qui avait fini par cristalliser toutes les polémiques et toutes les convoitises, le Chef de l’État aura posé un acte politique retentissant», se «ralliant une bonne partie de l’opinion publique et de la classe politique.
Néanmoins, «quel homme politique sensé, et non bouffi d’orgueil, saurait continuer à prendre la défense de ce luxe démocratique coûteux qu’est le Sénat, face à la détresse et au deuil de milliers de sinistrés des inondations ?'', se demande le Rds. Qui n'oublie pas que cette disparition pose «la problématique de la nécessaire suppléance du Chef de l’État, en cas d’empêchement majeur, telle que prévue par notre Charte fondamentale».
C'est pourquoi le Rds estime «pertinent de combler le désormais saillant vide juridique sur la suppléance du Chef de l’État en procédant, à l’occasion de la convocation des sessions extraordinaires de notre Parlement, au transfert du dauphinat constitutionnel qui pourrait passer du poste de Président du Sénat au poste de Vice-président de la République, déjà constitutionnalisé''.
Après l'exécution de deux Sénégalais en Gambie, le Rds, tout en saluant la fermeté du président de la République, appelle à une «judicieuse lucidité» caractéristique de la «realpolitik» pour sauver le troisième condamné à mort sénégalais.
ASSANE MBAYE