Macky Sall veut relancer l’industrie cinématographique sénégalaise
Le président de la République souhaite renforcer en continu les ressources budgétaires exceptionnelles allouées au Fopica (Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle).
A Ouagadougou, où il a assisté à la cérémonie de clôture de la 27e édition du Festival panafricain de cinéma et de télévision de Ouagadougou (Fespaco), le président de la République a pris goût au 7e art. Invité d’honneur de cette rencontre phare du cinéma africain (le Sénégal étant pays invité d’honneur), Macky Sall a milité hier, en Conseil des ministres, pour la mise en place d’une véritable industrie cinématographique au Sénégal.
Le président de la République demande, dès lors, au ministre de la Culture de procéder à une évaluation prospective de la politique du cinéma sénégalais dans l’ensemble de ses volets (formation, production, financement, distribution, etc.), avec une attention particulière à la préservation des droits d’auteur et à une rémunération juste et équitable de nos acteurs, comédiens, techniciens, producteurs et réalisateurs.
Pour y parvenir, le chef de l’Etat a invité le ministre des Finances et du Budget à renforcer en continu les ressources budgétaires exceptionnelles (2 milliards de francs CFA en 2022, contre 1 milliard en 2021) allouées au Fopica (Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle), mais également travailler avec le ministre de la Culture et de la Communication et le ministre en charge de la coopération, à la création prochaine d’un centre national de cinématographie.
Disposant de grands réalisateurs et de cinéastes de premier plan dans le continent, le Sénégal compte très peu de salles de cinéma actives. Au Burkina Faso, où se tient la fête du cinéma africain, plusieurs statuts rendent hommage à d’illustres cinéastes sénégalais, à l’image d’Ousmane Sembène et désormais Alain Gomis, double vainqueur de l’Etalon d’or du Yennenga.
Une autre bonne note dont s’est réjoui le chef de l’Etat en Conseil des ministres hier, est la consolidation des résultats du Sénégal dans les évaluations ITIE. Il s’agit du score très élevé du pays (93/100), suite à la seconde validation du Sénégal dans le cadre de la mise en œuvre de la norme ITIE 2019 appliquée dans 55 pays. Le président de la République invite les ministres en charge du secteur extractif (pétrole, mines, pêche, environnement et développement durable notamment) et le ministre des Finances et du Budget à faire, chacun en ce qui le concerne, la revue stratégique avec le Comité national ITIE, en vue d’une meilleure prise en compte dans la prochaine évaluation en 2024, de l’application intégrale des recommandations issues de la deuxième validation.
Dans ce secteur, le contenu local est un enjeu stratégique que le président de la République compte développer. C’est ainsi que Macky Sall réitère sa volonté d’étendre le contenu local au secteur minier et invite les ministres en charge du pétrole et des mines à finaliser, avant fin novembre 2021, un projet de loi consolidé sur le contenu local dans les secteurs pétrolier et minier.
Toujours dans les industries extractives, le chef de l’Etat invite le ministre des Mines et de la Géologie à ‘’accorder une attention particulière à la contribution significative de l’exploitation de nos ressources minières aux finances publiques, mais aussi à l’emploi local, gage d’une politique inclusive et durable de développement du secteur’’.
L’extraction minière est souvent source de déséquilibre environnemental. Abordant cette problématique liée au développement durable du secteur minier au Sénégal, le président de la République a demandé au gouvernement de renforcer davantage les contrôles et la surveillance de l’exploitation des ressources minières nationales et des carrières, afin de préserver les écosystèmes forestiers, maraîchers et aquatiques, ainsi que le cadre de vie des populations établies dans les zones à vocation minière.
Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le chef de l’Etat a insisté sur la nécessité d’une régulation urgente des prix du loyer et a demandé aux ministres en charge du commerce et des finances, avec le concours des services du ministre du Logement, de lui proposer, dans les meilleurs délais, des mesures d’urgence pour encadrer davantage et réguler les prix du loyer sur l’ensemble du territoire national, notamment au niveau des centres urbains.
Lamine Diouf