Des responsables de Q-net de Yenne risquent 2 ans dont 6 mois ferme de prison
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Poursuivis pour escroquerie et complicité de ce chef, plusieurs responsables de la société Q-net de Yenne risquent deux ans de prison dont six mois ferme. Ils comparaissaient hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Mécontents d’être grugés par ces prévenus dont certains sont des amis proches, les parties civiles ont dévoilé au prétoire le modus operandi de cette société indienne qui leur promet monts et merveilles, s’ils rejoignent leur réseau.
Ils sont nombreux à tomber dans le panneau des sociétés spécialisées dans le marketing de réseau, tel que Q-net. Ce, malgré les mises en garde des plus avertis et des sensibilisations sur les réseaux sociaux. Installée au Sénégal depuis plusieurs années, la société, qui compte plusieurs victimes dans ce pays, promet une vie de rêve à ses adhérents. Pour souscrire à leur réseau, la personne doit débourser au préalable 400 mille francs CFA.
En effet, selon la politique de la société, cette somme permet d’acquérir un de leurs produits. Ainsi, l’entreprise leur promet de gagner une belle fortune par semaine. Mais à la seule condition de faire intégrer six autres personnes dans le réseau. Celles-ci devront également respecter le même procédé. Le gain est susceptible d’augmenter, en fonction du nombre de personnes intégrées dans un réseau.
Mais au bout de quelque temps, beaucoup d’entre les recrues réalisent qu’elles ont été dupées. Si certains choisissent de ruminer en silence leur chagrin, d’autres saisissent la justice pour recouvrer leurs fonds. C’est le cas des parties civiles victimes de ce réseau qui ont attrait à la barre des agents de ce réseau dont leurs bureaux sont établis à Yenne. C’est suite à une descente des flics dans leurs locaux que leur arrestation a eu lieu.
A en croire une des parties civiles, en l’occurrence Sougou Sankou, il a respectivement déboursé 240 mille et 280 mille francs CFA pour le paiement de la caution et des frais de dossier. D’après lui, c’est par l’intermédiaire de son ami Abdoulaye Diaby qu’il a adhéré. ‘’J’avais un bon travail à Diamniadio. Mais il m’a persuadé en me faisant croire que j’avais plus de chance à réussir en rejoignant Q-net. Il m'a demandé de lui envoyer la photocopie de ma carte d'identité. Je suis, par la suite, allé dans leurs locaux. Après qu'il a réussi à me convaincre, je lui ai remis mon argent’’, a affirmé le plaignant.
Pour mettre en exergue leur arnaque, la partie civile souligne : ‘’Je suis retourné là-bas pour travailler, mais ils m'ont dit de faire une formation de trois jours. C'est là que j'ai compris que c'était un réseau. Je leur ai fait savoir que ce travail ne me convenait pas.’’ C’est au moment de réclamer ses fonds que les représentants de l’entreprise indienne lui font savoir que ce fric était destiné à l’achat d’un de leurs produits.
Poursuivis pour escroquerie pour les uns et complicité de ce chef pour les autres, les prévenus ont tous contesté les faits. Néanmoins, leurs dénégations n’ont guère convaincu le représentant du ministère public. ‘’Ils leur faisaient miroiter des emplois fructueux, alors que tout cela n’est qu'une supercherie. Leur deal est organisé de façon à faire croire aux victimes que finalement, elles vont voir le bout du tunnel en leur proposant des formations de vente en ligne. Ils vous parlent de produits biotiques, etc. Le prévenu Moctar Barry était le leader. C'est des centaines de victimes et diverses sommes qui ont été versées. Il y a d'autres dossiers. Ce qui est dommage, c'est que les prévenus croient tous au projet. Ils ont reconnu avoir encaissé cet argent’’, a relevé le substitut du procureur.
Pour la répression, il a requis une peine de deux ans dont six mois ferme contre quatre d'entre eux et la relaxe pour d'autres.
À la suite des conseils de la défense qui ont sollicité une application bienveillante de la loi pénale pour les uns et la relaxe pour les autres, le tribunal a mis l’affaire en délibéré. La décision sera rendue le 21 décembre prochain.
MAMADOU DIOP (STAGIAIRE)