Publié le 19 Feb 2022 - 16:42
BRÉSIL - LE BILAN DES INONDATIONS S’ALOURDIT À PETROPOLIS

Les recherches de personnes disparues se poursuivent

 

disparus. Le chef de l’Etat, Jair Bolsonaro, qui s’est rendu sur place vendredi, a évoqué des « scènes de guerre ».

 

La pluie a recommencé à tomber sur Petropolis, au Brésil, où les secours tentaient encore, vendredi 18 février, de retrouver les personnes disparues dans les coulées de boue qui ont dévasté la ville. Trois jours après les violents orages qui se sont abattus sur cette cité touristique, le dernier bilan provisoire officiel, diffusé par la défense civile à la mi-journée, a fait état de 122 corps retrouvés

Selon la police civile, 116 personnes sont portées disparues, et seules 57 de celles qui ont péri ont été identifiées. Plus de 500 pompiers, avec des hélicoptères, des pelleteuses et des chiens renifleurs, restent mobilisés pour rechercher les disparus, mais l’espoir de retrouver des survivants est de plus en plus mince.

Lire aussi  Brésil : des pluies torrentielles inondent la ville de Petropolis, où l’« état de calamité » est décrété

« Scènes de guerre », selon Jair Bolsonaro

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, a survolé à bord d’un hélicoptère les zones sinistrées vendredi. « J’ai vu énormément de destructions, comme des scènes de guerre », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse, peu après le survol. « Nous avons pu prendre parfaitement conscience de la gravité de ce qui s’est passé ici », a ajouté M. Bolsonaro, qui a directement rejoint Petropolis à son retour au Brésil, après plusieurs jours de visite officielle en Russie, puis en Hongrie.

- Da Hungria fomos direto para Petrópolis/RJ - Nos juntamos a nossos Ministros que já estavam no local desde o prim… https://t.co/kni79I2PVb

— jairbolsonaro (@Jair M. Bolsonaro)

Vendredi matin, les sirènes d’alarme ont à nouveau retenti dans des zones à risque de cette ville de 300 000 habitants. « Il y a des risques de glissement de terrain dans cette zone, attention, mettez-vous en lieu sûr, dans des structures d’accueil », diffusaient des haut-parleurs dès les premières heures de la journée. La pluie, d’une grande intensité dans la matinée, a ensuite faibli.

Mardi, Petropolis a reçu plus de pluie que la moyenne de tout un mois de février. L’été austral a été particulièrement meurtrier au Brésil, avec des pluies diluviennes qui ont fait des dizaines de morts ces derniers mois dans les Etats de Bahia (Nord-Est), Minas Gerais et Sao Paulo (Sud-Est). Ces précipitations extrêmes sont liées, selon les experts, au dérèglement climatique.

Population « délaissée » par les autorités

Des centaines de bénévoles sont venus prêter main-forte aux secours, dont un grand nombre d’habitants des quartiers dévastés par les quelque 400 glissements de terrain, contraints de creuser eux-mêmes pour tenter de retrouver des proches. A Alto da Serra, près de 80 maisons ont été englouties par une coulée de boue dévastatrice.

« Il pourrait y avoir encore 50 personnes là-dessous, 98 corps ont déjà été retirés depuis mardi », a déclaré Roberto Amaral, le coordinateur du groupe des pompiers civils spécialisé en sauvetage dans le cadre des désastres naturels. « On aimerait terminer les recherches au plus tôt, mais on va travailler jusqu’à ce que le dernier corps soit retiré », a-t-il ajouté.

De nombreux habitants de Petropolis disent se sentir délaissés par les autorités. « La population est en droit de critiquer », mais c’est une région qui connaît beaucoup de drames de ce genre, a réagi le président Bolsonaro. « Malheureusement, d’autres tragédies ont eu lieu ici. Nous faisons ce qui est de notre ressort », a-t-il poursuivi.

Il faisait notamment allusion aux événements de 2011, quand plus de 900 personnes avaient trouvé la mort en raison d’inondations et de glissements de terrain dans une vaste région comprenant Petropolis et les villes voisines de Nova Friburgo, Itaipava et Teresopolis.

Vendredi, le pape François a envoyé un message de solidarité aux sinistrés. « Le Saint-Père, en prenant connaissance avec beaucoup de tristesse des tragiques conséquences des glissements de terrain, a demandé à l’évêque de transmettre aux familles ses condoléances et partage la douleur de toutes les personnes endeuillées », peut-on lire dans un communiqué du Vatican.

Le Monde avec AFP

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