Le cercueil de Lumumba exposé dans son village natal d’Onalua
La relique de Patrice Emery Lumumba, son esprit aussi, reposent enfin sur ses terres natales dans le Sankuru. Depuis mercredi 22 juin dans l’après-midi, le cercueil de l'un des héros de l'indépendance du Congo est exposé au milieu de son village à Onalua. Une étape importante pour que le deuil puisse enfin se faire, 61 ans après son assassinat. Les habitants sont venus en nombre lui rendre hommage. Récit de ce dernier voyage de l'icône Lumumba.
Toute la journée, le petit village d'Onalua a rendu hommage à Patrice Lumumba. La route principale du petit village d’Onalua a été pour cela entièrement coupée à la circulation.
Après une messe célébrée en plein air, c'est la cérémonie coutumière qui a marqué les esprits. 61 ans plus tard, les chefs traditionnels du Sankuru ont officiellement pu déclarer la mort du premier Premier ministre congolais. Sur fond de percussions, ils ont recouvert le cercueil de Lumumba, qui était lui-même chef coutumier, d'une peau de léopard, ce qui doit permettre au corps de se détacher de l'esprit et de rayonner. M. Maurice, qui assistait à la cérémonie, espère que cet esprit puisse désormais « éteindre le feu de la République démocratique du Congo ».
Les discours des autorités politiques ont succédé. Le président de l'Assemblée nationale, représentant du président Tshisekedi lors de cette étape, a salué le combat de Patrice Lumumba, qu'il faut poursuivre aujourd'hui selon lui. Les députés et sénateurs du Sankuru ont ensuite pris la parole à la tribune. Avec la tombée de la nuit, c'est la veillée funéraire qui a repris et qui doit se terminer au petit matin.
À côté du cercueil de Patrice Lumumba, des tentes et des chaises ont été installées pour accueillir tous ceux qui veulent lui rendre hommage.
Certains sont venus de très loin
Et certains sont venus de loin, de toute la province du Sankuru. C’est le cas de Michel, très ému. Il nous explique que vu son jeune âge, il n’a pas connu Patrice Lumumba, mais qu’il partage ses idées, son idéal de société. Il est aussi très touché de voir la famille du premier Premier ministre congolais, ses fils Roland et François, mais surtout les petits-enfants. Pour eux, cette visite au village, c’est une première et Yéma, une des petites-filles, nous confie son bonheur de mettre enfin une image sur des lieux dont elle a beaucoup entendu parler. « Cela ressemble à ce que j’imaginais », nous dit-elle.
Régulièrement, des personnes s’avancent vers la dépouille pour se recueillir. Certains ont les larmes aux yeux, d’autres ont le sourire. Une atmosphère de deuil, il est vrai, un peu particulière, car à la tristesse se mélange une certaine joie, celle de célébrer enfin le héros national aux sons des tambours et des chants traditionnels.
RFI.FR