Le visage des deux Sénégal
Alors que les infrastructures scolaires et sanitaires sont relativement accessibles dans des régions comme Dakar, Thiès et Diourbel, y accéder relève d’un véritable parcours du combattant dans certaines régions et départements du Sénégal. Deux rapports de l’ONG 3 D et Oxfam donnent une idée précise sur le niveau du déficit en fonction des régions et des départements.
Haro sur les disparités dans la distribution des services et ressources de l’État. En partenariat avec Oxfam, l’ONG 3D a réalisé deux importantes études pour lutter contre ces disparités entre les citoyens, selon la zone géographique où ils se trouvent. Il s’agit, d’une part, de l’étude sur la cartographie de la distribution des services essentiels ; d’autre part, de l’étude sur la répartition des dépenses publiques et d’une enquête de satisfaction. ‘’Ces études destinées à tous les décideurs, qu’ils soient élus locaux, directeurs, ministres ou président de la République, vont permettre, d’une part, de disposer de données précises et fiables sur la distribution des services essentiels tels que l’éducation, la santé et la protection sociale, en vue de mieux les prendre en charge dans la planification des ressources budgétaires ; d’autre part, de mesurer la part des dépenses publiques allouées aux besoins vitaux des populations et leur niveau de satisfaction’’, précisent les deux organisations dans un communiqué conjoint.
Selon les résultats de l’enquête sur la cartographie de la distribution des services essentiels, l’accès à certains droits sociaux de base demeure problématique et inégal sur le territoire sénégalais, dans certaines localités bien plus que dans d’autres. Des exemples concrets ont été donnés dans le secteur de l’éducation à titre d’illustration.
Dans ce secteur, informe le communiqué citant le rapport ANSD publié cette année, ‘’en 2019, les écoles primaires étaient estimées à environ 10 343 établissements, soit une augmentation de 241 établissements, par rapport à l’année 2018. Des chiffres qui cachent cependant bien des disparités régionales. À titre illustratif, les régions de Dakar et de Thiès ont les plus grandes parts en termes d’écoles primaires, soit respectivement 15 % et 11,4 %. Par contre, la région de Kédougou dispose de moins de 3 % des établissements primaires. Les établissements moyens et secondaires suivent ce même rythme au niveau national’’.
Dans le moyen secondaire, fait ressortir le communiqué, les régions de Dakar et de Thiès caracolent également en tête avec respectivement 308 et 159 établissements. Elles sont suivies de Ziguinchor, Fatick et Kaolack avec respectivement 104, 98 et 95 établissements. Les mêmes tendances sont également notées dans les domaines de l’accès aux services de santé et de la protection sociale, font savoir les deux organisations.
Outre le déséquilibre dans la distribution des services essentiels de l’éducation, de la santé et de la protection sociale, le document revient également sur la part des ressources financières de l’État consacrée à ces secteurs névralgiques. Dans cette perspective, l’étude sur la répartition des dépenses publiques et l’enquête de satisfaction ont permis d’évaluer les politiques publiques locales et les budgets alloués aux services de base ciblés (éducation, santé et protection sociale). ‘’Il s’est agi, dans ce cadre, d’examiner les différentes dépenses et leur part dans le budget de la commune, de vérifier le niveau d’information des populations sur les dépenses publiques, d’identifier les acteurs qui interviennent dans le cycle budgétaire, entre autres’’.
Les deux rapports, informe la note, vont être présentés au public les mardi 6 septembre (cartographie de la distribution des services essentiels) et vendredi 9 septembre (répartition des dépenses publiques et enquête de satisfaction) dans un hôtel de la place.
MOR AMAR