La cérémonie célébrée sous le signe du dialogue et de la fidélité à Dakar

Dans les jardins de la Résidence de France à Dakar, la célébration du 14 Juillet, fête nationale marquant l’indépendance de la République française, s’est tenue dans la sobriété, avec une volonté affirmée de se tourner vers l’avenir. Au fil des discours prononcés par l’ambassadrice Christine Fages et le directeur de cabinet du Président du Sénégal, Mary Teuw Niane, une vision renouvelée du partenariat entre la France et le Sénégal s’est dessinée : fidèle à l’histoire partagée, mais résolument réinventée.
Ce 14 juillet 2025, l’ambiance est calme, presque intime, dans les jardins de la Résidence de l’ambassadeur de France à Dakar. Peu après 18 heures, les invités arrivent : diplomates, ministres, responsables d’ONG, artistes, anciens boursiers, entrepreneurs franco-sénégalais. Tous réunis sous les arbres décorés aux couleurs tricolores, pour une réception à la fois sobre et porteuse de sens. Au cœur de cette soirée, une idée simple : un lien ancien entre la France et le Sénégal, qui continue de se redéfinir dans un monde en pleine mutation.
L’ambassadrice Christine Fages a ouvert son allocution sur un ton direct et franc : « être là. Présents, lucides et fidèles. ». Elle a évoqué une relation marquée par des rencontres, des luttes, des partages, mais aussi par des aspirations profondes et des transformations à l’échelle de la sous-région. Son discours, prononcé en français puis brièvement en wolof, a mêlé gravité et ouverture. Elle a reconnu que beaucoup s’interrogent sur la présence de la France en Afrique : « C’est légitime », a-t-elle affirmé. « Mais la France est là, pas pour imposer ni dominer, mais pour écouter et construire ensemble. »
Elle a insisté sur les actions concrètes : écoles, centres de santé, jeunes entreprises soutenues, lycées rénovés, coopérations militaires dans un esprit de responsabilité partagée. Le mot-clé : « Ensemble ».
En réponse, Mary Teuw Niane, directeur de cabinet du président sénégalais et ancien ministre de l’Enseignement supérieur, a salué la constance de ce partenariat. Sans détour, il a rappelé que le Sénégal est souverain et libre de diversifier ses alliances, mais que la France fait partie de son histoire. Il a évoqué la jeunesse, l’éducation, les générations passées par les lycées français ou les universités en France. Il a rendu hommage à une mémoire partagée, parfois complexe mais toujours féconde, et a appelé à « bâtir des ponts, pas des murs ».
D’ailleurs, l’ambassadrice l’a rappelé avec justesse : « Le 14 Juillet, ce n’est pas seulement la prise de la Bastille. C’est une promesse. Celle de la liberté, de l’égalité, de la fraternité. Des valeurs qu’il faut faire vivre, ici et maintenant ». En toile de fond, une réalité évidente : les relations entre la France et plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest se transforment. Retraits militaires, émergence de nouveaux acteurs, affirmations de souveraineté… Le contexte est sensible. Mais le Sénégal reste un partenaire stable, avec qui le dialogue se poursuit.
Christine Fages a salué la transition politique pacifique à Dakar, félicité le Président Bassirou Diomaye Faye, et réaffirmé l’engagement français à accompagner les choix souverains du Sénégal dans des secteurs clés : éducation, santé, culture, sécurité. Sa dernière phrase, prononcée lentement, résonnait encore alors que les invités se dispersaient : « Continuons à dialoguer, les yeux dans les yeux. Avec exigence, franchise et bienveillance ».
MAGUETTE NDAO