La colère des membres du Pastef
Les membres du parti Pastef/Les patriotes ont tenu un point de presse, dans l'après-midi d'hier. Birame Soulèye Diop et Cie dénoncent un essayage de kidnapping et fustigent une volonté de détruire leur projet politique, en empêchant Ousmane Sonko de se présenter à l’élection présidentielle de 2024 par tous les moyens.
Après le renvoi du procès pour diffamation opposant Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang, Pastef/Les patriotes a fait face à la presse, hier dans l'après-midi. Tout ne s'est pas passé comme prévu. Organisé par le secrétariat du parti, ce point de presse n'a pas été animé par leader du Pastef. Car Ousmane Sonko, ressorti pour se rendre à son siège - après avoir été conduit de force chez lui au retour du tribunal par les forces de l'ordre - a été à nouveau stoppé net.
Ainsi, Birame Soulèye Diop, Babacar Ndiaye et Maïmouna Dièye ont pris le relais pour faire le constat global de ce qu'ils appellent ''la dernière étape d'une machination'' que le pouvoir serait en train de dérouler.
Les membres du Pastef jurent qu'ils défendront Ousmane Sonko et le porteront au prix de ce que cela appellera. Sur son extraction de sa voiture par la Bip, Birame Soulèye Diop dénonce une ‘'attitude de service d'ordre digne de braquage, de ce qui se passe au Paraguay''.
''Si l’on est plus au Sénégal, qu'on nous le dise ?'', martèle-t-il, demandant que cela cesse. Il lance un appel aux militants et à tous les Sénégalais épris de justice, en leur demandant de prendre toutes leurs responsabilités. ''Nous n'accepterons plus. On a atteint le plafond de verre, les limites de ce qui était acceptable. On a constaté qu'ils se rapprochent, de jour en jour, du kidnapping ultime. Et aujourd'hui, ils ont goûté…'', avertit-il.
Dans la même veine, lui et ses camarades ont fustigé le fait qu'en escortant Ousmane Sonko, les forces de défense et de sécurité aient exigé à ce dernier les voies à emprunter. ''Il n'a plus la liberté de circuler. C'est le seul Sénégalais à qui l’on interdit de choisir une route. Et pourtant, chaque fois qu'on lui a laissé la voie libre, il est allé répondre à temps'', fulmine Birame Soulèye Diop. Lors des événements de mars 2021, il a également été interdit à Sonko d'emprunter certaines voies.
Ayant suivi toutes les péripéties, les membres du Pastef notent que la volonté de leurs adversaires politiques n'a jamais changé. ''Elle a toujours été d'empêcher le parti Pastef et son leader de constituer un opposant simple au pouvoir en place. Et dans cette voie de destruction de ce que nous sommes en train de construire, tous les actes inimaginables ont été posés. De la diabolisation aux menaces. Aujourd'hui, on passe d'actes incompréhensibles, sans base légale, sans fondement et dans lequel on retrouve un pouvoir dit indépendant'', insiste Birame Soulèye Diop.
‘’Ce qui s’est passé est plus qu'alarmant’’
Hier au tribunal, selon les responsables du Pastef, des éléments qui profiteraient à Ousmane Sonko ont été remis à la défense. Birame Soulèye Diop estime que ces éléments mis à leur disposition hier, ont été cachés pendant toute la période de la procédure judiciaire. ''Ce qui s'est passé aujourd'hui (hier) au tribunal est plus qu'alarmant, à tout point de vue. On a appris à l'intérieur du tribunal que, dans ce procès-ci, il y avait des documents utiles à assurer la défense d’Ousmane Sonko'', regrette-t-il.
Il ne croit pas qu'il y ait une garantie à un procès juste et équitable. ''Dans ce qu'on appelle la distribution équitable de la justice, voilà ce cinéma auquel nous avons assisté'', dit Birame Soulèye Diop. ''Et les avocats ont expliqué avoir écrit pour avoir la communication des documents. Ils ont expliqué avoir parlé au procureur même qui a reçu les informations, au président aussi, mais il n'y a pas de réponse'', poursuit le président du groupe parlementaire de Yewwi Askan Wi.
‘’Les Sénégalais veulent élire Ousmane Sonko’’
Birame Soulèye Diop croit que les membres du gouvernement ont la volonté manifeste de barrer la route au leader du Pastef. ''Leur coup, si ce n'est pas ce procès-là, sera un autre procès. Et il est regrettable que pour tout ce qu'on dit de la justice, qu'elle devienne un acteur partisan qui assume la défense d'un calendrier uniquement politique'', peste-t-il.
Sur ce dossier Prodac, M. Diop pense qu'il y n’y a rien de nouveau à dire que ''Mame Mbaye Niang ait bien été cité''. Le rapport, dit-il, est clair. ''Le ministre Amadou Ba en a parlé à l'Assemblée nationale. En commission, il en a parlé. En plénière, il en a parlé. Je parle des dates de juin et de juillet 2018'', poursuit le porte-parole du jour. Sur ce dossier entre deux particuliers, il y relève une volonté de détruire tout une candidature, mais aussi ''l'avenir'' de toute une nation.
BABACAR SY SEYE