Le Sénégal ne sera pas en reste, selon Aliou Sow Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique du
Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique du Sénégal est à Ouagadougou depuis quarante-huit heures. Il a rencontré son homologue burkinabé hier et, ensemble, ils ont visité les stands des deux pays au siège de la Délégation générale du Fespaco.
Il est considéré comme le père du cinéma en Afrique subsaharienne. L'’’Aîné des anciens’’, l’appelait-on. Il est aimé et adulé au Burkina Faso où, à plusieurs reprises, des hommages lui ont été rendus. Le centenaire de sa naissance fêté cette année n’y échappe pas. Sembène Ousmane a eu droit à une nouvelle célébration. Un extrait d’un de ses entretiens a été diffusé lors de l’ouverture de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) dont il est l’un des membres fondateurs. Le lendemain, un buste en sculpture de bronze en son honneur a été dévoilé au siège de la Délégation générale du Fespaco. Un véritable engouement autour de la vie et de l'œuvre de l’auteur de ‘’Molaade’’ s’est fait sentir tout au long de cette 28e édition de la biennale du cinéma.
Au Sénégal, le même engouement n’est pas encore ressenti. Mais des choses sont annoncées. Le ciné-club Samba Félix Ndiaye a donné le ton, il y a quelques semaines avec la projection de ‘’La Noire de…’’ suivie d’une discussion autour de l'œuvre. L’État va suivre.
Si aujourd’hui beaucoup s'attristaient devant l'état de la maison d’Ousmane Sembène à Yoff par exemple, le ministre de la Culture et du Patrimoine historique les rassure. ‘’Nous allons engager des initiatives en faveur de la restauration de ces maisons de Sembène. Ce sont des maisons mémoire, remplies d’histoire, de symboles, qui n’appartiennent plus à Sembène ou sa famille, cela relève du patrimoine national, du patrimoine africain. Nous devons, chacun en ce qui le concerne, participer à la réhabilitation, à la rénovation, à l’entretien de l’histoire de ces maisons-là. Sur ce plan, on peut compter sur l’État’’, a informé le professeur Aliou Sow.
Aussi, il a annoncé la tenue d’un colloque à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, sur les œuvres de Sembène Ousmane. En effet, divers projets de cinéphiles, du gouvernement et de disciples de Sembène sont en train d’être développés. ‘’Un festival dédié à son centenaire sera lancé en tenant compte des plus belles leçons et réussites du Burkina Faso. À Dakar, un emballement dans le monde du cinéma est noté’’, se félicite-t-il.
Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique est arrivé à Ouagadougou jeudi après-midi, pour prendre part au Fespaco. Pour Aliou Sow, cette rencontre ‘’est une réussite africaine. Il a confirmé le génie créateur du continent, notre plan artistique. Il doit faire l’objet d’appropriation par chaque Africain, les États d’Afrique’’.
Hier matin, il a effectué une visite aux stands du Sénégal et du Burkina Faso installés au Marché international du cinéma et de l’audiovisuel (Mica). Il était d’ailleurs accompagné de son homologue burkinabé Jean Emmanuel Ouedraogo, avec qui il a eu une réunion de travail le matin. Le Sénégal et le Burkina, dans le 7e art, ont une tradition de collaboration. C’est pour cela qu’une forte délégation sénégalaise y prend part. ‘’On a tenu à faire venir des jeunes de zones éloignées de Dakar découvrir le Fespaco, de s’approprier l’esprit et la lettre de cet événement. J’ai noté cette capacité de résilience du peuple burkinabé qui, quoi qu’il advienne, tient haut le flambeau pour cette lumière que constitue le Fespaco ne s’éteigne jamais. Le ministre Ouedraogo et moi avons décidé, à l’instar de nos chefs d’État, de consolider nos accords de coproduction en rapprochant les acteurs et les professionnels, faire ensemble de belles choses. Je l’ai invité au Sénégal pour une visite d’amitié et de travail au Sénégal’’, a dit le professeur Aliou Sow. Aucune date n’est encore retenue à cet effet, a-t-il précisé.
En outre, il a également invité son homologue à accepter que le Burkina Faso soit le pays invité d’honneur au Festival international du cinéma et de l’audiovisuel que l’État compte lancer cette année.