1 800 nouveaux cas pour 1 300 décès par an
Le Sénégal veut éliminer le cancer du col de l’utérus d’ici 2035 et compte sur la vaccination des jeunes filles et le dépistage des femmes. Les acteurs trouvent scandaleux le nombre de morts de cette pathologie.
Le 2e Congrès de la Société sénégalaise de colposcopie et de pathologie liée au papillomavirus (2SC2P) sur le thème ‘’Sur la route vers l’élimination du cancer’’, a été clôturé, avant-hier. À l’occasion, le président de la 2SC2P a souligné qu’il y a 9 types de cancer, mais que le plus connu est le cancer du col de l’utérus.
D’après le professeur Oumar Gassama, pour qu’il y ait l’élimination du cancer du col de l’utérus, il faudra la vaccination des filles âgées entre 9 et 14 ans. Le deuxième volet, c’est le dépistage et le traitement correct des lésions précancéreuses. Enfin, les femmes qui ont le cancer du col de l’utérus et qui se manifeste par des saignements après les rapports sexuels, des douleurs à des stades avancés, des pertes liquidiennes, doivent bénéficier de radiothérapie et de chimiothérapie, mais également de soins palliatifs, d’ici l’horizon 2035.
‘’Aujourd’hui, il y a plus de 200 types de génotypes de papillomavirus, mais les plus incriminés sont les papillomavirus à haut risque, notamment les papillomavirus 16, 18, 31, 33, 35, 45, 51, 52 et 68. Ce sont ces papillomavirus-là qui sont responsables du cancer du col de l’utérus. Et dans presque tous les cas de cancer, les papillomavirus 16 et 18 sont retrouvés dans plus de 70 % des cas’’, a confié le Pr. Gassama.
Prenant la parole, la présidente de la Ligue sénégalaise contre le cancer et marraine du 2e Congrès de la Société sénégalaise de colposcopie et de pathologie liée au papillomavirus a renseigné que le cancer du col de l’utérus au Sénégal est le premier cancer en termes de prévalence et de mortalité. Chaque année, informe le Dr Fatima Guenoune, il y a 1 800 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus pour plus de 1 300 décès. ‘’C’est inadmissible. C’est le seul cancer qu’on peut éliminer, en vaccinant les fillettes avant 15 ans et en organisant des dépistages sur les femmes à partir de 30 ans. C’est possible. Donc, ce sont des médecins, gynécologues qui sont spécialisés en colposcopie et qui pourront vraiment diagnostiquer les lésions précancéreuses et les traiter afin qu’elles deviennent un cancer. Le taux de vaccination a régressé, depuis la Covid-19, car les gens avaient peur. Mais je pense que ce vaccin est très bien. Il est efficace pour augmenter l’immunité des femmes. C’est bien de le faire avant 9 ans, avant que les jeunes filles soient en contact avec les hommes, pour ne pas dire avoir des relations sexuelles. Ceci pour les protéger contre cette maladie’’, insiste le Dr Guenoune.
La spécialiste est d’avis que le Sénégal est sur la bonne voie avec la vaccination de ses enfants et le dépistage chez les femmes. ‘’Je pense que dans toutes les régions du Sénégal, les femmes pourront aller se dépister, parce que les sages-femmes sont formées et il y a des gynécologues partout au Sénégal et sont membres de cette Société sénégalaise de colposcopie et de pathologie liée au papillomavirus. Avant 2030, on verra la réduction de cette prévalence et de la mortalité’’, dit-elle.
CHEIKH THIAM