Le projet cible 467 807 enfants de 0 à 5 ans
Hier, à Tambacounda, l’adjointe au gouverneur chargée des affaires administratives, Maude Manga, a procédé au lancement officiel du Projet intégré de nutrition et de genre au Sénégal (dénommé localement Pings-Dimbaya).
L’adjointe au gouverneur chargée des affaires administratives, Maude Manga, a officiellement lancé le Pings-Dimbaya dans la région de Tambacounda. Cette cérémonie s’est déroulée devant une assemblée composée d’adolescentes et de femmes qui s’activent dans la production, la transformation et la commercialisation de produits locaux. Elle est la 5e étape d’une série de lancements, après Sédhiou, Kaffrine, Kédougou et Kolda.
Dès l’entame de son propos, Mme Manga a salué la bravoure et l’abnégation des femmes de Tambacounda. Selon elle, ces dernières sont les fers de lance du développement de la localité. C’est pourquoi, parlant au nom de l’exécutif régional, elle s’engage à accompagner le projet et tous les partenaires de sa mise en œuvre pour l’atteinte des objectifs.
Ainsi, l’administration territoriale se dit déterminée à faciliter toutes les interventions qui seront menées dans les quatre départements de la région, pour que les bénéficiaires puissent accéder à de meilleures conditions de vie.
Le Pings-Dimbaya, d’une durée de sept ans (septembre 2021 à mai 2028) est financé par les Affaires mondiales du Canada pour un budget global de 17 milliards F CFA. Le projet intervient dans cinq régions du Sénégal, dont Tambacounda. Il cible directement 135 505 adolescentes âgées de 10 à 19 ans et 31 398 femmes enceintes, 30 525 femmes allaitantes. Indirectement, le projet cible 467 807 enfants de 0 à 5 ans qui bénéficient des services de nutrition et de santé de la reproduction et/ou des conseils reçus.
Le Pings est réalisé par Nutrition International (NI) en collaboration avec le gouvernement du Sénégal, et notamment le Secrétariat exécutif du Conseil national de développement de la nutrition (CNDN) et World Vision (WV) et les ministères sectoriels responsables de la mise en œuvre de l’approche multisectorielle de la nutrition, ainsi que des communes et régions dans le cadre de la politique de décentralisation.
Il faut rappeler que le Pings est un prolongement de PINKK, un projet antérieur d’intégration de la nutrition et de la sécurité nutritionnelle dans les régions de Kolda et de Kédougou, et est financé par le gouvernement du Canada, entre 2015 et 2020.
Selon le responsable du genre du Pings, El Hadj Amadou Sène, un paquet d’activités avec les groupements de femmes est prévu. Il s’agit notamment, dans ‘’le système de la santé, de la supplémentation en fer acide solide, avec le système de l’agriculture, d’activités d’initiatives de sécurité alimentaire’’. Il explique : ‘’C’est un paquet d’activités que nous allons offrir aux femmes, mais surtout les groupements féminins qui s’activent dans le domaine de la transformation des produits locaux comme l’oignon’’, dit-il.
Pour M. Sène, si ces femmes sont accompagnées par le projet, elles pourront offrir à la population des aliments riches en nutriments. ‘’Si on parvient à accompagner ces groupements féminins, à les former, à les encadrer et à leur permettre d’avoir des équipements et d’accéder aux sources de financement, ces femmes qui interviennent dans des chaines de valeur permettront aux communautés d’avoir accès aux aliments riches en nutriments’’. Pour M. Sène, les interventions du projet visent à identifier et à éliminer les barrières socioéconomiques auxquelles sont confrontées les femmes et les filles, et qui constituent des facteurs limitants dans la prise de décision et le contrôle des ressources au sein des ménages et des communautés. Elles renforceront aussi la capacité d’actions des filles et des femmes par le biais de l’entrepreneuriat de la formation et du pilotage.
C’est ainsi que ce projet, qui a pour objectif d’améliorer l’égalité homme-femme dans le but de permettre la réalisation de leur droit à l’accès aux services de nutrition et de la santé de la reproduction, s’articulera autour de trois axes majeurs dont l’autonomisation des femmes et des adolescentes pour éliminer les barrières socioéconomiques, le renforcement de l’institutionnalisation de l’égalité homme-femme et l’amélioration des pratiques et des comportements qui favorisent l’égalité homme-femme.
La présidente régionale des groupements de promotion féminine (GPF), Adja Raby Cissé, qui a pris la parole au nom de toutes les femmes, a salué et remercié le projet qui entend œuvrer pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Elle s’engage également à ne ménager aucun effort pour sa réussite.
Boubacar Agna Camara (Tambacounda)