Publié le 21 Jun 2023 - 14:24
TAIBOU DIEDHIOU, PRÉSIDENT DU MOUVEMENT DÉCLIC RÉPUBLICAIN AND JOOBO

‘’L’on assiste à une désacralisation du rôle de veille et de sentinelle des femmes du bois sacré’’

 

Le président du mouvement politique Déclic républicain And Joobo, par ailleurs membre de la Convergence des démocrates pour la sauvegarde de la République que dirige le ministre Doudou Ka, a déclaré, ce jeudi à Ziguinchor, avoir observé et déploré certains comportements et agissements qui dévalorisent l’important rôle et la place centrale des femmes du bois sacré dans la stabilité des communautés. Il les (les femmes du bois sacré) invite à être au-dessus de la mêlée politique.

 

Les violentes manifestations qui ont secoué la région de Ziguinchor, la commune notamment, continuent d’alimenter les débats dans la capitale méridionale du pays. Absent de la ville lors de ces événements, Taïbou Diédhiou, ancien adjoint à l’ex-maire de Ziguinchor Abdoulaye Baldé, par ailleurs président du mouvement politique Déclic républicain And Joobo a, de retour au bercail ce jeudi, produit une déclaration dans laquelle il dit regretter et déplorer certains ‘’comportements’’ et ‘’agissements’’.

Il faisait ainsi allusion, sans l’évoquer, à l’interpellation de certaines femmes du bois sacré à Dakar, lors des manifestations survenues suite à la condamnation du leader du Pastef à deux ans de prison ferme.

‘’L’on est en train de dévaloriser ce que nos mamans du bois sacré faisaient jadis. À l’époque, quand une pandémie ou une calamité apparaissait dans la ville ou le village ou encore lorsque de graves problèmes qui concernent toute une communauté surgissaient, les mamans sortaient du bois sacré, pour faire face au mauvais sort et juguler le mal.  Elles n’ont jamais été impliquées dans les affaires politiques, même pendant les périodes les plus sombres de l’histoire politique de la région. Il ne faudrait pas qu’il existe des femmes du bois sacré de différentes composantes politiques’’, a-t-il déclaré.

Selon lui, l’on assiste à une désacralisation du rôle de sentinelle, de sauvegarde des valeurs traditionnelles et de stabilité sociale que les femmes du bois sacré jouaient alors.  ‘’Lorsqu’elles sortaient, c’est parce qu’il existe un fléau qui s’est abattu sur les populations, pas pour des raisons politiques. Elles sortaient quand la situation l’impose’’, a encore expliqué Taïbou Diédhiou.

Il a, dans la même veine, rappelé le rôle central que les femmes du bois sacré ont joué dans la recherche de solutions à la crise en Casamance.

‘’Aujourd’hui, ce que je vois est triste. Je les invite à continuer à jouer et à occuper pleinement leur place ô combien important légué par les anciennes pour le bien-être des communautés casamançaises, pour la défense de l’intérêt général, parce que les fils de la région sont d’égale dignité’’.

‘’Jamais, dans l’histoire de la rébellion, des écoles ont été incendiées…’’

Sur un autre registre, il a, après avoir présenté ses condoléances aux familles des jeunes morts lors des manifestations et souhaité un prompt rétablissement aux blessés, demandé qu’une enquête soit ouverte pour situer les responsabilités et sanctionner les auteurs. Il a, aussi, fortement regretté les violentes manifestations qui ont suivi la condamnation à deux ans de prison du leader du Pastef Ousmane Sonko. ‘’Nous avons constaté que la paix est en train de s’installer solidement. Malheureusement, et pour des raisons politiques, l’on est en train de torpiller cette dynamique de paix. C’est regrettable que pour un combat politique, pour défendre son opinion, pour défendre son leader, on en arrive là. Depuis l’indépendance, le pays a connu des manifestations politiques, mais les écoles, collèges et lycées ont toujours été épargnés’’, a fait savoir le néo-centriste.

Rappelant aux jeunes que les populations de Ziguinchor et de la région constituent une unique et seule famille, il les a invités à épargner les biens communs et ceux d’autrui. ‘’Je disais à des amis que lorsque les rebelles envahissaient un village, ils épargnaient les écoles. Parce que brûler une école, c’est mettre le feu sur l’avenir des enfants’’. 

Enfin, il s’est dit choqué par ces contrevérités faisant état d’un rapprochement entre Doudou Ka et Ousmane Sonko. À l’en croire, des hommes tapis dans l’ombre et appartenant au camp présidentiel tentent de ternir l’image du ministre Doudou Ka qui a fini, par son engagement sans faille et sans cesse renouvelé, de gagner la confiance du président de la République. ‘’Il est inimaginable de croire qu’il puisse avoir un link entre eux, tellement leurs divergences sont profondes’’, a-t-il conclu.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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