Une rentrée de tous les dangers
La rentrée scolaire 2023-2024 est fixée au lundi 2 octobre 2023 pour les personnels enseignants et administratifs, et au jeudi 5 octobre pour les élèves. À cet effet, le secrétaire national aux revendications du SAEMSS, Tamsir Bakhoum, a déclaré que si les autorités n'en prennent pas garde, le démarrage des cours ne pourra pas se faire à la date annoncée par le ministre de l'Éducation nationale.
Le ministère de l'Éducation nationale a annoncé la date de démarrage des enseignements-apprentissages. Pour l'année scolaire 2023-2024, la rentrée est fixée au lundi 2 octobre pour les personnels enseignants et administratifs, et au jeudi 5 octobre 2023 pour les élèves.
À cet effet, Cheikh Oumar Hanne a demandé aux enseignants et aux apprenants, en rapport avec les collectivités territoriales et les partenaires sociaux, de prendre les dispositions nécessaires pour un bon déroulement de la rentrée. Selon la note du ministère de l'Éducation nationale rendue publique, il s'agira notamment de mettre à niveau les structures d'éducation et de formation pour les rendre fonctionnelles afin d'assurer une reprise effective des enseignements-apprentissages. Cependant, le constat est général : à chaque ouverture des classes, beaucoup d'écoles se trouvent sous les eaux pluviales.
Il est ainsi pertinent de se demander si toutes les conditions seront réunies d'ici le 2 octobre, pour le démarrage effectif des cours ? Le secrétaire national aux revendications du SAEMSS, Tamsir Bakhoum, de souligner : "On ne saura pas répondre par l'affirmative, car nous devons toujours agir dans le bon sens pour voir les conditions de faisabilité. Mais il est bon de savoir qu’aujourd'hui, si les autorités ne prennent pas garde, le démarrage des cours ne pourra se faire à la date annoncée."
C'est pourquoi, poursuit-il, "nous invitons le ministre de l'Éducation nationale à ordonner aux inspecteurs d'académie de travailler avec les structures déconcentrées, surtout les collectivités locales, parce qu’au-delà des écoles qui pataugent dans les eaux, il y a aussi la mise en place des fournitures scolaires. Car il faut le dire, dans le monde rural, les parents sont dans une période très avancée de l'hivernage et n'ont pas les moyens de payer les inscriptions, même si elles sont aujourd'hui gratuites ou ne sont pas obligatoirement à verser le jour J, mais il y a un minimum absolu que l'élève doit avoir par-devers lui pour commencer les enseignements-apprentissages. C'est-à-dire, les écritoires, du matériel géométrique, au minimum un à deux cahiers pour pouvoir au moins écrire".
Pour combler ce gap, le secrétaire général aux revendications du SAEMSS invite l'État du Sénégal, à travers le ministère de l'Éducation nationale, à faire des efforts comme par le passé, à faire des donations scolaires aux élèves.
Quant aux eaux et au désherbage, dit-il, tous les services devraient être mobilisés autour de l'école pour que les cours puissent démarrer correctement le 5 octobre. Dans les régions, surtout dans le Sud, il pleut parfois jusqu'à la mi-octobre et la plupart des écoles sont des abris provisoires.
À la question de savoir si ces écoles pourront commencer les cours à partir de la date annoncée, Tamsir Bakhoum a fait savoir qu'il serait très difficile de travailler dans ces conditions, mais difficile n'est pas impossible. "Je pense que les autorités en charge de l'école au niveau déconcentré devraient identifier ces écoles qui sont en abris provisoires pour voir ce qu'on devrait faire pour qu'en cas de pluies, les élèves et les enseignements ne soient pas perturbés. Nous sommes toujours en hivernage et jusqu'à la fin du mois d’octobre ou même jusqu'en début décembre, il y a de la pluie, même si c'est rarissime, mais il est bon de savoir qu'il y a toujours des préoccupations préventives qu'il faudra prendre pour mettre les enseignants et les élèves dans des conditions minimales qui pourraient leur permettre de tenir bon dans les enseignements-apprentissages au moment venu", a souligné le secrétaire national aux revendications du SAEMSS.
Selon lui, c'est une invite qui doit être faite à l'État du Sénégal pour aller de façon concrète vers la résolution totale des abris provisoires.
Pour le secrétaire général du Sels, Hamidou Diédhiou, les conseils départementaux, les maires, les populations et les directeurs d'école doivent travailler à rendre les écoles fréquentables, pour prétendre démarrer les cours. La rentrée scolaire 2023-2024 fait face à beaucoup de problèmes.
Selon Hamidou Diédhiou, les ordres de service, d’affectation du mouvement national ne sont pas encore signés et cela constitue un problème. Car, dit-il, sans cette signature, les enseignants ne pourront pas rejoindre leurs lieux de service le jour de la rentrée. "Les enseignants sont prêts à reprendre les cours, mais tant qu’ils n’ont pas reçu les ordres de service, ce n'est pas possible", a-t-il indiqué.
Pour une année scolaire apaisée, le secrétaire général du Sels a également souligné que "le gouvernement du Sénégal doit comprendre qu’il y a des questions pendantes qui sont sur sa table et ces questions sont nulle autre que celles liées au protocole d’accord de 2022 qui sont liées à la problématique des enseignants décisionnaires. Il faut que le décret modifié lié à la situation de ces enseignants puisse être effectivement modifié. Il faut que leur situation soit définitivement réglée pour que l'école puisse prétendre à sa quiétude".
L’autre difficulté à laquelle l'école fait face, dit M. Diédhiou, est celle qui a trait à la publication des résultats des enseignants issus du recrutement spécial de 2021. "C’est une difficulté énorme qu’il faut corriger et publier pour ne pas bloquer leur carrière. L’autre chose, c’est que l’école a un déficit d’enseignants qui doit trouver solution, parce que beaucoup de zones vont avoir la difficulté de ne pas avoir d’enseignants à la rentrée et pour nous, ça parait injuste, car c’est une iniquité", a-t-il rappelé.
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)