“La justice commence à comprendre les enjeux que vit la démocratie”
Après le verdict du tribunal de Ziguinchor qui a acté la réintégration de l’opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales, les réactions se multiplient. La présidente de l’Alliance nationale pour la démocratie/And Saxal Liggeey, Dr Aida Mbodj, estime que la justice sénégalaise commence ‘’à prendre ses responsabilités’’.
‘’On se réjouit de ce verdict, dans l'affaire d’Ousmane Sonko, rendu par le tribunal de Ziguinchor. Le juge Faye a eu le courage de dire le droit, parce que nous sommes dans une République et notre option de mode de gouvernance c'est la démocratie. Nous ne pouvons pas faire l'impasse sur l’État de droit. C'est cet État de droit qui nous permet de vivre en démocratie, d’établir les rôles. Nous ne sommes pas dans un royaume. Le juge Faye l'a démontré. Ce qui s'est passé à Ziguinchor avec Ousmane Sonko qui est rétabli dans ses droits, la sortie de l'UMS bien que mesurée, si on y ajoute la prestation de la procureure Marième Diop Guèye, cela veut dire que la justice commence à prendre ses responsabilités et à comprendre les enjeux que vit la démocratie’’, a soutenu la leader de l’Alliance nationale pour la démocratie/And Saxal Liggeey qui a tenu une conférence de presse hier, pour décliner son programme pour la prochaine Présidentielle.
Aida Mbodj d’ajouter : ‘’Je pense que la justice doit encore pousser plus les jours à venir. Cette justice n'a rien à craindre. Les magistrats n'ont rien à craindre. Le président Macky Sall était la clef de voûte des institutions, mais ne sera plus là dans peu de temps, mais le peuple sera toujours là. Nous, nous comptons sur cette justice pour avoir une élection inclusive, mais surtout la libération des détenus politiques qui sont au nombre de 1 500. C'est inacceptable dans une démocratie. Nous souhaitons aussi la libération du premier opposant Sonko. Nous le demandons et le réclamons.’’
Abordant la question du parrainage, elle a précisé qu’il a été une contrainte qui leur a été imposée. ‘’Comme vous le savez, les maires et les chefs de parti ne devraient pas souffrir pour obtenir le nombre de parrains requis, ayant déjà de par leur envergure et leur statut un vivier suffisant de parrains qui a permis de les élire. Cependant, nous avons su transformer cette contrainte en opportunité. Notre parti, l'Alliance nationale pour la démocratie (AND), est solidement structuré, avec des instances à travers le Sénégal et à l'international. Depuis 2017, notre présence est établie et remarquée aussi bien au sein du Parlement qu’au niveau des collectivités locales. Cette expérience nous a été précieuse’’.
Elle renseigne qu’ils ont mis au point une méthodologie adossée à une technologie qui leur permet de suivre en temps réel les collectes et l’évolution du nombre de leurs parrains. ‘’Nous avons instauré la notion de champion offrant un challenge à nos représentants pour collecter un certain nombre de signatures. Ainsi, ceux qui auront réuni 100 parrains sous leur nom seront des champions, ceux qui auront réuni 200 des doubles champions. Ainsi de suite. Nous étendons cette distinction à triple champion (600 signatures), super champion (1 000 signatures) et mentor (+1000). Ce programme innovant et ambitieux nous permettra de suivre le nombre de parrains et d’animer notre parti lors de cette campagne présidentielle’’.
‘’Le terroir sera l’État’’
De ce fait, Aida Mbodj prévient ceux qui viendront leur dire qu’ils ne disposent pas du nombre requis de parrains, ‘’par on ne sait quelle alchimie dont ils sont coutumiers’’. ‘’Avec cet outil, poursuit la candidate, nous avons le contrôle de ce qui se passe dans le parrainage’’. Elle renseigne qu’elle va démarrer les opérations de parrainages aujourd’hui.
S’agissant de son programme, elle révèle : ‘’Je le déclinerai au rythme de nos visites dans les différentes régions du pays. Les questions sociales vitales qui minent le pays seront abordées à cette aune. Dès demain (aujourd’hui), j’engagerai mes concitoyens dans une conversation nationale que nous avons intitulée ’Ensemble vers le Sénégal idéal’. Ce Sénégal idéal est le Sénégal qui accomplit son destin.’’
Avec elle, assure-t-elle avec force, ‘’le terroir sera l’État’’.
CHEIKH THIAM