Alioune Sarr dévoile son programme
Alioune Sarr, candidat à la Présidentielle de 2024, a dévoilé son programme, ce mardi. L'ancien ministre a aussi fait savoir que son congrès d'investiture se tiendra le 2 décembre à Thiès.
Pour que nul n'en ignore, Alioune Sarr, président de la coalition Alioune Président 2024 (Cap 2024), se veut un candidat de rupture. Dans cette optique de changement de paradigme, cet ancien membre de BBY a fait part de son offre programmatique, ce mardi, dans les locaux de la Maison de la presse Babacar Touré.
“Certes, notre pays a des acquis, construits de génération en génération. Chaque chef de l’État a apporté une contribution au développement de notre cher pays. Mais il ne s’agit plus de faire dans la continuité ni de faire de la continuité, mais plutôt de procéder à de très profondes ruptures et des réformes majeures : institutionnelles, économiques, sociales et politiques”, a déclaré Alioune Sarr.
Selon l'ancien ministre, cette rupture avec ces différents régimes devrait se matérialiser avec un ensemble de réformes.
Sur le plan économique notamment, M. Sarr voudrait que le Sénégal prenne enfin son envol industriel ; unique voie, selon lui, susceptible d'engendrer des milliers d'emplois. “Si je suis élu président de la République en février 2024, je ferai voter au Parlement une loi d’orientation qui transforme sur le sol du Sénégal toutes les ressources naturelles, minières, énergétiques extraites de notre sous-sol : raffinage de l’or à Kédougou qui sera un comptoir international pour l’or ; l’exploitation du fer de la Falémé qui fera de Tambacounda une région sidérurgique majeure et de montage de véhicules et de matériels électroménagers’’.
Pour le secteur primaire, qui constitue aussi un pilier essentiel de son programme, Alioune Sarr vise “l’abondance agricole, grâce à une mise en valeur d’une agriculture résiliente et durable avec un aménagement de 300 mille hectares agricoles (de Kolda, Ziguinchor à Sédhiou, en passant par Bakel, le bassin arachidier jusqu’à Saint-Louis) pour notre souveraineté alimentaire : riz, blé, maïs, huile d’arachide, lait et viande”.
Cette approche, selon lui, devrait avoir un impact de “près de mille milliards de francs CFA sur le déficit de la balance commerciale du Sénégal. Et selon toujours l'ancien ministre du Tourisme, “des millions d’emplois seront créés dans la chaîne de valeur agricole et agroalimentaire : production, transformation et commercialisation”.
‘’Une assurance et une assistance médicale obligatoire pour chaque Sénégalais’’
Le candidat de Cap 2024, dans son programme, accorde aussi une place importante au système sanitaire. Monsieur Sarr souhaite que la santé du concitoyen prime sur les considérations pécuniaires. Il l'exprime en ces termes : “Si je suis élu président de la République en 2024, chaque Sénégalais pourra se soigner sans aucun paiement préalable, grâce à une assurance et une assistance médicale obligatoire dont bénéficiera chaque Sénégalais. Cette assurance sera financée, d’une part, par une partie de nos ressources publiques qui seront inscrites dans la loi de finances, la contribution des collectivités locales et des entreprises employeuses’’.
Sur le plan institutionnel, le candidat de “rupture” promet d'enclencher un certain nombre de réformes une fois élu. Alioune Sarr soutient qu'il faut promouvoir un système pour “l'incompatibilité entre les fonctions de président de la République et le statut de chef de parti ou de coalition de partis politiques”.
Selon M. Sarr toujours, le chef de l'État ne devrait plus présider le “Conseil supérieur de la magistrature”.
L'hommage à la presse
Concernant un tout dernier point relatif au choix porté sur la Maison de la presse pour sa déclaration, le leader de Cap 2024 révèle que c'est tout sauf un hasard. “En choisissant ce lieu fort symbolique pour notre démocratie, en lieu et place de notre siège à Dakar, j’ai voulu rendre un hommage appuyé à notre presse nationale qui a toujours été un acteur décisif dans toutes les batailles et les alternances démocratiques qui ont jalonné l’histoire politique de notre pays”, a voulu clarifier Alioune Sarr.
“C’est aussi pour moi, poursuit-il, l’occasion de rendre un hommage à des pionniers de la presse qui ne sont plus parmi nous : Sidy Lamine Niasse, Babacar Touré, Soro Diop, Ndatté Diop ou Mame Less Camara”.
Alioune Sarr a invité les médias à se tenir prêts afin de jouer pleinement leur rôle de gardiens de la démocratie, le jour du scrutin. “Je suis convaincu que pour ces élections de février 2024, votre contribution, chers amis journalistes, à l’image de vos illustres devanciers, sera comme d’habitude décisive pour ensemble, avec vous, préserver et consolider notre démocratie acquise de haute lutte par nos pères et que nous devons léguer à la prochaine génération, pour l’intérêt et pour la stabilité de notre cher pays le Sénégal”.
Mamadou Diop