Quand Penda Mbow recadre son ancienne étudiante
A croire que l'historienne Penda Mbow n'est pas contente du travail réalisé par son ancienne étudiante, la chercheuse Ndèye Sokhna Guèye, sur «Le mouvement social des femmes.»
Hier, c'est en pleine séance qu'elle s'est levée pour, dit-elle, aller assister à une autre réunion d'envergure. Il a fallu l'insistance de la modératrice Marième Touré Thiam pour qu'elle daigne rester quelques minutes de plus, mais c'était pour dire ses vérités. «Elle n'a pas trop usé de sa casquette d'historienne», reproche-t-elle à Mme Guèye.
Selon elle, il est incompréhensible qu'un ouvrage qui veut imprimer une traçabilité des actions du mouvement féminin passe sous silence les travaux réalisés aux 18e et 19e siècles, périodes d'une «véritable révolution sociale et d’ouverture sur les théories marxistes et socialistes». Pour l'ancienne ministre de la Culture, il faut «un travail de réflexion sans complaisance sur le statut des femmes» pour «analyser mieux les avancées et les manquements (constatés) depuis le début du mouvement féminin».
«Transhumance féminine»
Les associations qui ont pris part à l'atelier ont voulu se départir de la langue de bois. Si les femmes ont procédé à une auto évaluation et plaidé pour une re-politisation du mouvement social dans notre pays, elles ont aussi déploré l’immixtion de la politique dans leurs rangs, ce qui le plus souvent donne un coup de sabre à leur élan.
Selon Odile Ndoumbé Faye, membre de l'Association des femmes africaines pour la recherche et le développement (AFARD), «la dynamique de certains mouvements de femmes a été ébranlée par l'alternance. Beaucoup d'actrices ont fini par rejoindre la mouvance présidentielle et ont par la suite complètement changé de discours». Un retournement de «jupe» qui n'est pas du goût des «féministes» décidées à affûter leurs armes pour traquer cette transhumance qui risque de vicier leur milieu.
MATEL BOCOUM
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