Bassirou Diomaye Faye réclame l’audit du pavillon sénégalais et des accords de pêche
À l’occasion du dernier Conseil des ministres qui s’est tenu avant-hier, le président a demandé à son gouvernement de travailler sur la révision du Code de la pêche maritime afin de garantir la transparence et la survie du secteur fortement sinistré. Il aussi réclamé l’audit du pavillon sénégalais et l’évaluation des accords et licences de pêche dans le but de préserver les ressources halieutiques de notre pays.
S’il y a un dossier sur lequel le duo Diomaye-Sonko compte mettre en œuvre l’idée de rupture, c’est bien celui de la pêche. La crise que traverse ce secteur qui, d’après certains spécialistes, est à l’origine de l’explosion des départs de pirogues vers l’Europe pousse le nouveau gouvernement à prendre à bras de corps ce problème.
Selon les Nations Unies, la pêche fait vivre directement et indirectement plus de 600 000 personnes au Sénégal. Et à l’occasion du Conseil des ministres qui s’est tenu avant-hier, le président Bassirou Diomaye Faye a exhorté son gouvernement à mener une enquête approfondie sur toutes les zones d’ombre concernant ce secteur stratégique pour notre pays.
Ainsi, dans sa communication lors cette réunion, le chef de l’État a demandé au gouvernement de procéder à ‘’l’audit du pavillon sénégalais et l’évaluation des accords et licences de pêche’’ dans le but de préserver les ressources halieutiques et protéger les professionnels de la pêche artisanale, peut-on lire dans le document sanctionnant le Conseil des ministres. Une mesure longtemps réclamée par les ONG qui dénonçaient une nébuleuse entourant l’octroi des licences de pêche à des bateaux étrangers immatriculés sous des prête-noms sénégalais et étrangers ainsi que l’absence de contrôle de la part des autorités étatiques sur ce secteur.
En outre, ajoute-t-il, le choix de la publication de la liste des bateaux étrangers autorisés à pêcher sur les eaux sénégalaises participe de cette volonté du nouveau pouvoir ‘’à lutter contre les activités de pêche illicite’’ et à lutter contre la prédation de nos ressources halieutiques dans nos eaux territoriales qui provoque une raréfaction de la ressource aux dépens des acteurs nationaux de la pêche.
Renouvellement et sécurisation de la flotte de pirogues artisanales
Toujours dans le document, le président Bassirou Diomaye Faye a ‘’aussi insisté sur la nécessité d’une révision du Code de la pêche maritime et à son application rigoureuse pour garantir la transparence dans la gestion du secteur de la pêche et la mise en place d’une politique nationale de gestion durable des ressources halieutiques par le biais d’un programme spécifique impliquant les chercheurs et des partenaires bien ciblés’’, indique le chef d’État.
Sur le volet purement financier du secteur de la pêche, le chef de l’État invite le gouvernement à s’activer dans le domaine du recensement, de l’évaluation des interventions et de financements de l’État pour la réalisation d’infrastructures et de soutien aux acteurs, précise le texte.
Le président a aussi mis l’accent sur la pêche artisanale qui souffre de beaucoup de difficultés liées à la surpêche et à l’activité effrénée des bateaux étrangers. Ainsi, il a demandé au gouvernement de veiller à ‘’la modernisation de la pêche, au renouvellement et à la sécurisation de la flotte de pirogues artisanales’’, rapporte le communiqué.
Dans la foulée, il a ‘’demandé au Premier ministre d’engager, avec les acteurs du secteur de la pêche, des concertations afin de définir un programme d’urgence de relance de la pêche artisanale et de développement de la pêche industrielle. Sans oublier la nécessité de développer l’aquaculture, source d’emplois, par un maillage du territoire national en centres et stations aquacoles’’, soutient-il.
Appel à l’intensification des mesures de lutte contre les inondations
À l’approche de l’hivernage propice aux inondations dans les grands centres urbains comme Dakar, Saint-Louis, Touba, Thiès et Kaolack, entre autres, le chef de l’État a demandé au Premier ministre de s’activer dans les mesures préventives visant à limiter l’impact négatif des inondations sur la vie des populations.
De ce fait, le chef de l’État a exhorté tous les ministres, services de l’État et acteurs territoriaux concernés pour l’élaboration d’un Plan national de prévention et de gestion des inondations. Une meilleure identification des localités, zones et sites prioritaires en termes de travaux d’aménagement préhivernage et le déploiement des moyens d’intervention de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (BNSP) et du génie militaire pourront permettre d’assurer une stratégie de lutte contre les inondations.
Dans le domaine de l’agriculture, le président Bassirou Diomaye Faye a demandé au gouvernement d’œuvrer pour une révision de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale dans le but d’accorder une plus grande place aux structures coopératives afin de consolider leur rôle dans la gouvernance de ce secteur vital pour le Sénégal. Cette réforme entre dans le cadre de la politique de souveraineté alimentaire du Sénégal source de croissance économique et la création d’emplois pour notre pays.
Mamadou Makhfousse NGOM