Martine Aubry convoquée en vue d'une possible mise en examen
Martine Aubry a assuré qu'elle apporterait "tout son concours à l'enquête judiciaire" portant sur les dégâts provoqués par l'amiante, dans laquelle elle doit être prochainement convoquée en vue d'une possible mise en examen, a affirmé son entourage lundi 8 octobre. Martine Aubry est convoquée en sa qualité de directrice des relations du travail de 1984 à 1987 au ministère du travail. Des dizaines de hauts fonctionnaires, dont elle, ont été entendus comme témoins depuis 2009 à ce sujet.
Mme Aubry "apportera évidemment tout son concours à l'enquête judiciaire, comme elle l'a fait lors de ses auditions par les missions d'information du Sénat et de l'Assemblée nationale", déclare son entourage, ajoutant que l'ex-première secrétaire du PS souhaite "éviter qu'une telle tragédie ne se reproduise à l'avenir".
LA "GESTION DÉFAILLANTE" DE L'ÉTAT
Le caractère cancérogène de l'amiante est connu depuis les années 50 mais le premier décret réglementant son usage ne date que de 1977 et son interdiction de 1997. En 2005, un rapport sénatorial avait accablé l'Etat pour sa "gestion défaillante" de l'amiante.
Utilisé massivement en particulier dans le secteur de la construction, l'amiante est jugé responsable de 10 à 20 % des cancers du poumon et pourrait provoquer 100 000 décès d'ici à 2025, selon les autorités sanitaires.
"Comme tous ceux qui travaillaient avec moi, j'avais la conviction que le décret de 1977 puis celui de 1987 nous permettaient de protéger efficacement la santé des salariés", avait dit Mme Aubry lors de son audition comme témoin.
MISES EN EXAMEN POUR HOMICIDES ET BLESSURES INVOLONTAIRES
"Aucune alerte n'est venue de la CNAM, du ministère de la santé, d'autres acteurs ou des chercheurs pour nous dire que ce n'était pas le cas", avait-elle encore dit.
Parallèlement, plusieurs membres du Comité permanent amiante, considéré par les victimes comme la structure de lobbying des industriels du secteur dans les années 1980, ont été récemment mis en examen pour homicides et blessures involontaires.
LeMonde.fr