Diomaye Faye espère des solutions appropriées pour la justice sénégalaise
Après avoir reçu, hier, le rapport des assises nationales, le président Bassirou Diomaye Faye a promis que les réformes sur le Conseil supérieur de la magistrature, l’ouverture des professions libérales, la mise aux normes des lieux de détention, l’africanisation des symboles de la justice, l’encadrement des pratiques illégales comme le retour de parquet, la refonte du Code pénal et du Code de procédure pénale seront au cœur de ses préoccupations.
Une attention particulière est réservée à la justice. Hier, au palais présidentiel, s’est déroulée la cérémonie de remise symbolique du rapport général sur les Assises de la justice. Un moment crucial des réformes ‘’systémiques et innovantes’’ attendues par le peuple pendant le quinquennat qui s’ouvre, selon le président Bassirou Diomaye Faye, à la suite de la restitution de l’économie des travaux.
Aux yeux du chef de l’État, les assises ont contribué à réconcilier le pays avec ses traditions lointaines de délibérations collectives et de concertations citoyennes. Il est d’avis que l’idéal de la justice ne saurait être une œuvre achevée. La justice doit toujours être arrimée à l’évolution du temps ; elle doit toujours être questionnée, critiquée, renouvelée et refondée, dit-il.
‘’Un État de droit ne se résume pas seulement par l’existence d’institutions. L’État de droit exige, en outre, un renouvellement permanent, une refondation et des réformes systémiques lorsque les institutions, à l’image de la justice, souffrent de maux qui en affectent la crédibilité’’, a-t-il indiqué.
‘’Sous ce rapport et en considération de notre passé récent, marqué par des atteintes à l’État de droit, notre pays doit se doter d’institutions qui soient à la fois justes, légitimes, robustes et fonctionnelles. Ces conditions sont les garanties de l’efficacité, de la stabilité, mais surtout de l’indépendance de la justice’’, a poursuivi BDF.
Ainsi, des recommandations sont formulées par les participants dans le rapport. Et le président de la République se dit persuadé que de ‘’ces propositions découleront des solutions appropriées pour la justice sénégalaise’’. Il note une exigence de réforme et de modernisation. Comme il l’a dit, il y a un souhait d’adapter notre cadre juridique en corrigeant ses imperfections et ses lacunes.
À ce titre, Bassirou Diomaye Faye promet que les réformes sur le Conseil supérieur de la magistrature, l’ouverture des 12 professions libérales, la mise aux normes des lieux de détention, l’africanisation des symboles de la justice, l’encadrement des pratiques illégales comme le retour de parquet, la refonte du Code pénal et du Code de procédure pénale afin d’en extraire les dispositions abusives et arbitraires seront au cœur de ses préoccupations.
Entre autres réformes, dit-il, l’Administration pénitentiaire fera l’objet d’une attention particulière à travers l’amélioration des conditions de détention et la restauration de la dignité des détenus. ‘’Les interrogations et les propositions apportées sur les imaginaires, les valeurs et la perception de la justice seront à même de guider les prochaines mutations pour mieux arrimer le service public de la justice aux normes culturelles africaines’’, a soutenu le chef de l’État.
Bassirou Diomaye Faye souligne que ces réformes proposées, bien que pertinentes, ne sauraient à elles seules apporter les changements en profondeur ou encore les ruptures qui donneront de nouvelles perspectives à notre justice.
‘’La rupture sera également opérée par la création de nouvelles institutions comme la Haute autorité de la justice, la Cour constitutionnelle ainsi que l’instauration d’un juge des libertés et de la détention’’, a-t-il soutenu.
À l’en croire, ‘’l’heure des transformations systémiques de notre justice a sonné’’. Pour le président de la République, il est impératif de donner un contenu clair à ces différentes propositions afin de rétablir la relation de confiance et de respect mutuels entre la justice et les justiciables.
‘’Se fondant sur la nécessité et l’urgence de bâtir et de consolider des institutions fortes, nous avons voulu, à l’occasion de la Journée du dialogue national, initier ces Assises de la justice qui, dois-je le rappeler, ont permis d’interroger les insuffisances et les carences de notre système judiciaire dans une perspective de le hisser aux ambitions du peuple’’, a-t-il déclaré. L’esprit était donc de questionner les fondations de la justice et d’interroger non seulement ses représentations immatérielles, mais également ses règles, ses méthodes et ses pratiques. ‘’La justice devait être confrontée à ses doutes, ses dysfonctionnements et ses lenteurs afin de refonder un système judiciaire encore plus perfectible et respectueux de la garantie des droits fondamentaux du citoyen-justiciable’’, a soutenu le chef de l’État.
Il note que l’esprit était également d’engager un diagnostic exhaustif et de proposer des solutions structurelles pour apporter des changements en profondeur afin de faire nation, c’est-à-dire d’assurer une correspondance entre la nation et ses institutions.
BABACAR SY SEYE