Le calvaire des Sénégalais vivant au Maroc
Les Sénégalais résidant au Maroc vivent une situation très difficile. Depuis plus de huit mois, pour pouvoir décrocher un travail, majoritairement dans les centres d'appels, les Marocains exigent l’obtention de la carte de sécurité sociale (carte CNSS). Dénonçant cette forfaiture, le professeur Mamadou Diagne, vivant à Casablanca, informe que cela n’est pas conforme à la convention bilatérale signée entre les deux pays en 1960 et ratifiée en 1975.
Calvaire ! Depuis plus de huit mois, les ressortissants sénégalais vivant au Maroc rencontrent d’énormes difficultés pour pouvoir décrocher un travail dans leur pays d’accueil. Les Marocains exigent désormais des Sénégalais d’avoir la carte de sécurité sociale pour avoir du boulot sur leur territoire. Une exigence qui n’est pas conforme à la convention bilatérale signée entre les deux pays en 1960 et ratifiée en 1975, a dénoncé le professeur Mamadou Diagne vivant à Casablanca. Avoir cette carte de sécurité sociale n'est pas facile.
“Pour avoir cette carte CNSS, on leur exige la carte de séjour et pour avoir cette dernière, la police exige la carte CNSS plus une déclaration à la sécurité sociale", a expliqué M. Diagne. Quelle hérésie !
Mieux, poursuit-il, pour l'obtention de la carte de séjour, "on oblige les Sénégalais de sortir du territoire et revenir pour pouvoir la solliciter, même s’ils ont tous les documents de travail nécessaires”. À en croire Mamadou Diagne, cette situation a entraîné un chômage accru doublé de la recrudescence d'élaboration de faux documents pour que les Sénégalais puissent travailler.
Si cette situation persiste, a-t-il prévenu, les Sénégalais vont rentrer chez eux ou vont essayer de traverser la mer pour rejoindre l'Europe. D’après M. Diagne, ils ont déjà renvoyé plus de 80 Sénégalais et les nouveaux postulants ne sont pas éligibles dans les centres d'appels du fait de cette nouvelle mesure.
Ainsi, fait-il savoir, la nouvelle mesure affecte tous les Sénégalais non détenteurs de la carte de séjour ou carte CNSS. Auparavant, se souvient-il, "il suffisait de présenter le passeport sénégalais, réussir son entretien et accéder aux centres d'appels". Ce qui avait facilité l’accès au marché du travail.
D’ailleurs, plus de 60 % du personnel des centres d’appels au Maroc sont sénégalais. Ces derniers sont très appréciés parce que corrects et travailleurs. Mais aujourd’hui, leurs chances sont réduites et beaucoup pourraient perdre leur travail.
FATIMA ZAHRA DIALLO