Le Président Aziz rassure mais le doute persiste...
Le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été transporté vers Paris, dimanche 14 octobre, après avoir été atteint la veille par un tir alors qu'il rentrait d'un week-end passé dans sa résidence à Tweila.
"Il s'agit d'un tir accidentel contre le convoi présidentiel qui rentrait à Nouakchott. Une unité de l'armée n'a pas identifié ce convoi", a déclaré le ministre de la Communication Hamdi Ould Mahjoub à la télévision nationale.
Ould Abdel Aziz, âgé de 55 ans, est par la suite apparu à la télévision d'Etat depuis son lit de l'hôpital de Nouakchott, pour apaiser les frayeurs des Mauritaniens. "Je tiens à rassurer les citoyens de Mauritanie sur le fait que l'opération que j'ai subie hier a été un succès, grâce à l'efficacité de l'équipe médicale à laquelle j'ai été confié", a déclaré le chef de l'Etat, des propos rapportés par l'AFP.
Ould Abdel Aziz a expliqué que cet incident avait été "commis par erreur par une unité de l'armée", avant d'ajouter : "Grâce à Dieu, il n'y a eu aucun problème."
Selon le quotidien al-Akhbar, le Président conduisait sa propre voiture, en compagnie de son cousin Ahmed Ould Abdel Aziz lorsqu'ils sont parvenus à un poste de contrôle situé à l'extérieur de la capitale. Le journal indique que les soldats ont tenté d'alerter en vain le conducteur et le Président alors qu'il parlait à son passager. Un soldat aurait alors ouvert le feu pour arrêter le véhicule, blessant le chef de l'Etat.
A Nouakchott, les supputations vont bon train cependant. Et on n'y accorde pas forcément et totalement crédit à la version officielle de cette affaire. D'aucuns trouvent assez curieux que le Président Aziz «voyage» seul, en compagnie d'un de ses cousins, sans que le plus jalonnement n'ait eu lieu, ou même qu'un service éclaireur qui le devancerait sur son chemin n'ait pas été mis en œuvre. Alors, on pense que Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) aurait pu être à l'origine de cet incident gravissime, souffle-t-on du côté de la capitale mauritanienne.
Cette thèse n'est d'autant plus pas à écarter que le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, arrivé au pouvoir à la suite d'un coup d'Etat puis au cours d'une élection présidentielle contestée, a assis son règne sur une alliance presque aveugle avec la France dont des éléments militaires et agents de renseignements participent à la traque contre les militants islamistes.
EnQuête avec Magharebia