L’AMFE au chevet des sinistrés de la crue du fleuve

Les populations du village de Belli Diallo, victimes des débordements exceptionnels du fleuve Sénégal, ont reçu des kits alimentaires et des serviettes hygiéniques réutilisables de l’Association pour le maintien des filles à l’école (AMFE). Ces dons apportent un soulagement ponctuel aux sinistrés, qui sont logés jusqu’ici dans des abris provisoires et sans accès à l’eau.
Dans la région de Matam, une grande partie des populations de la vallée vit dans une austérité totale, situation accentuée par la récente crue du fleuve survenue à la fin de la saison des pluies. À quelques encablures du quartier de Nawel, dans le village de Belli Diallo, les sinistrés continuent d’être logés dans des abris provisoires, livrés à eux-mêmes. L’équipe de l’AMFE, alertée de cette situation, s'est déplacée pour leur apporter des vivres, des vêtements et des kits hygiéniques.
Woppa Diallo, la directrice exécutive, a fait le périple avec son équipe pour exprimer sa solidarité aux sinistrés, en cette période de ramadan. ‘’J’estime très naturel de venir en appui aux communautés qui se trouvent dans notre zone d’intervention, qui est la région de Matam, mais surtout, il s’agit d’une communauté à laquelle nous appartenons’’, précise d’emblée la directrice.
‘’Il s’agit d’une communauté qui a été fortement impactée par la crue du fleuve Sénégal survenue il y a quelques mois, mais qui continue de subir les conséquences de cette crue. Comme vous le voyez, les populations sont dans des abris provisoires, avec des enfants et des femmes en état de vulnérabilité. C’est pourquoi nous sommes venus leur apporter des secours’’, ajoute-t-elle.
La crue a, en effet, causé de nombreux dégâts aux populations des départements de Matam et de Kanel, notamment celles vivant dans la vallée du fleuve. Des maisons en banco se sont effondrées, des champs ont été engloutis et le cheptel a été décimé. Le sinistre est incommensurable. Dans ce village, les populations ont été déplacées lors des débordements du fleuve. Plus de quatre mois après, elles sont toujours logées dans des abris provisoires.
Seydou Ba, membre de la plateforme de riposte, révèle que les populations de la commune de Matam avaient, dans un premier temps, fait preuve de solidarité envers leurs voisins du Dandé Mayoo. ‘’Après les débordements exceptionnels du fleuve, les populations du village de Belli Diallo ont été relogées, dans un premier temps, dans un grand hangar, puis, avec l'aide des autorités, elles ont été dispersées. Elles ont besoin de secours, car les conditions dans lesquelles elles vivent ne sont pas les meilleures. Ce village est historique, car il a plus de cinquante ans d’existence. Ses habitants étaient des saisonniers qui avaient décidé de s’installer définitivement après la fameuse sécheresse qui avait frappé le Fouta’’, rappelle Seydou Ba.
C’est d’ailleurs lui qui a été à l’origine de l’initiative entreprise par l’AMFE en faveur de ces couches démunies de la commune d’Ogo. Les femmes et les enfants, qui portent le plus lourd tribut dans cette situation de catastrophe, ont reçu des serviettes hygiéniques réutilisables, des vêtements et des jouets. L’option de l’AMFE est de faire une place importante à ces couches vulnérables. ‘’C’est la situation qui l’impose’’, justifie Woppa Diallo. ‘’C’est une communauté peule qui vit un peu grâce à son bétail. Les serviettes jetables sont non seulement nocives pour les animaux qui peuvent les ingérer et mourir, mais également pour la planète. En termes de moyens, les serviettes hygiéniques réutilisables sont plus économiques ; elles peuvent être utilisées pendant deux ans. C’est pourquoi nous leur avons fourni ces kits’’.
Ces gestes de solidarité de la part de l’AMFE ont réchauffé le cœur de ces sinistrés qui attendent toujours les promesses faites par les autorités. Pour Fatima Camara, une jeune femme mariée et mère de quatre enfants, la vie dans leur village est un défi quotidien. ‘’Nous vivons difficilement ici. Déjà, nous avons perdu nos maisons lors des débordements du fleuve. Ensuite, nous sommes logés dans des abris provisoires dans cette partie du village où nous n'avons pas d'eau. Pour trouver le liquide précieux, c’est la croix et la bannière’’, témoigne la femme.
Djibril Bâ