Un prolongement de trois mois sollicité par les conducteurs

Le délai de gratuité des opérations d'immatriculation des deux-roues est arrivé à terme. Prévus du 6 janvier au 13 mars, ces enrôlements initiés ont été un échec, selon les conducteurs de motos-taxis qui, au regard du faible taux d’engins immatriculés, ont sollicité un prolongement d’au moins un mois de la gratuité.
Les résultats escomptés dans les opérations gratuites d’immatriculation des deux-roues n’ont pas été atteints. Du moins d’après un motocycliste. Rappelons que, dès le début, les cibles de cette décision visant à régulariser les motos avaient soulevé des manquements qui risquent d’entraver la réussite de cette initiative d’immatriculation. À terme, leurs craintes semblent se confirmer.
En effet, à Kaolack, les conducteurs de motos-taxis parlent d’un fiasco des opérations d’immatriculation. D'après eux, la majorité des jakartamen n’a pas pu immatriculer son engin. À l'arrêt Mingué Thiam situé au quartier Thiofak, non loin de Médina Baye, Cheikh, un conducteur de moto- taxi, confie que "les jakartamen ne se sont pas fait enregistrer, soit par paresse, mais surtout parce que les procédures sont compliquées et coûteuses".
Pour lui, tout comme d’autres, on a assisté à une campagne d’immatriculation ratée. À l’entendre parler, on sent un désintéressement absolu. "Au niveau de tous les arrêts de Kaolack, rares sont les propriétaires de moto qui ont réussi à immatriculer leur deux-roues. En moyenne, à chaque arrêt (des points de départ), un seul s’est fait enregistrer. Dans certaines zones, personne n'a eu la possibilité de le faire ", a-t-il dit.
La situation se présente partout de la même manière, comme à l'arrêt 2016, au rond-point Médina Baye, à l’arrêt Mariama Sarr, au quartier Dialagne, à l’arrêt Souleymane Ndéné Ndiaye, etc. Les concernés ont fait état du faible taux des deux-roues immatriculés par le service des mines.
Si l’on se fie aux explications de Ndireu Ndiaye, vice-président du Mouvement des conducteurs des motos-taxis de Kaolack et premier vice-président de l'Union nationale des associations de motos-taxis du Sénégal, la situation se présente mal, car ‘’l’affluence est très faible". La raison est que pour les immatriculations, il faut, pour la plupart des jakartamen, présenter une quittance douanière de l’engin, alors que celle-ci n’est détenue que par le principal acheteur qui, lui, n’avait pas délivré de copie de ce document, car ayant procédé par un dédouanement global des motos et non par unités.
Longue attente pour les rendez-vous au service des mines
Et sans ce document original qui permet la mutation de la moto vers le nouveau propriétaire, le service des mines annule la procédure d'immatriculation. En fin de compte, il faudra débourser 30 000 F CFA pour l’obtention d’une quittance douanière, une somme qui vient s’ajouter aux 28 000 F CFA de frais versés au service des mines. Considérant que beaucoup de conducteurs ont du mal à réunir ces 28 000 F CFA obligatoires, les 30 000 F CFA supplémentaires constituent une charge insoutenable.
C’est pourquoi M. Diop a sollicité un prolongement d’au moins trois mois de gratuité des opérations d’immatriculation qui sont arrivées à expiration ce jeudi 13 mars 2025. Non seulement, dit-il, repousser la date de clôture des opérations est fondamentale à ses yeux, mais il faut également trouver une dérogation permettant de ne pas forcément connaître l’identité du vendeur initial qui a dédouané la cargaison, pour obtenir la fameuse quittance douanière. Cette prolongation pourrait permettre d'enrôler le maximum de conducteurs de deux-roues, d’être en règle sur le permis de conduire et le casque réglementaire de sécurité.
"La situation est tendue et il faut impérativement différer le délai, car même ceux qui se sont résignés à acheter la quittance douanière à 30 000 F CFA sont obligés d’attendre un mois, puisque le service des mines leur fixe ce délai, prétextant que la demande est forte et que tous les dossiers ne peuvent pas être traités en même temps", a déploré Ada Niang, secrétaire national de la fédération des motos-taxis.
En clair, la volonté de se faire immatriculer est là chez certains, mais elle bute sur cet obstacle lié au long délai de rendez-vous.
Alioune Badara Diallo Kane