Publié le 25 Jun 2025 - 13:27
L'OLYMPIQUE LYONNAIS RELÉGUÉ EN LIGUE 2 PAR LA DNCG

Les questions que soulève la décision

 

Rétrogradé en Ligue 2 par la DNCG ce mardi, l’OL voit son projet ubuesque être (logiquement) sanctionné. John Textor, principal responsable de cette faillite, a envoyé une institution dans un mur qu’on lui promettait quasiment dès son arrivée.

 

« Le rêve américain ! On dirait que le cow-boy a gagné », écrivait Botafogo sur ses réseaux sociaux après son succès face au PSG à la Coupe du monde des clubs (1-0), avec une photo de son propriétaire, John Textor. À peine plus de quatre jours après ce grand moment de joie, l’homme d’affaires américain a été défroqué par la DNCG. Ce mardi soir, le gendarme financier du football français a confirmé sa décision, datant du 15 novembre dernier, de rétrograder en Ligue 2 l’OL, qui accusait alors une dette de 175 millions d’euros.

Un coup de tonnerre dans le paysage du ballon rond hexagonal, surprenant au premier abord compte tenu des ventes réalisées à la hâte par l’étrange boss du club, mais qui vient sanctionner plus de deux ans de mensonges, de communication douteuse et, surtout, de magouilles financières qui ont donc contribué à enterrer les Gones. En tout cas, pour l’instant.

Textor-OL : l’ère de rien

« On avait beaucoup de choses à discuter, on est plutôt satisfaits », avait commenté Textor en sortant des locaux de la DNCG, où il avait été auditionné en compagnie de Michael Gerlinger, le directeur du football d’Eagle, la société mère de l’Américain. Quelques minutes après ce nouveau coup de com « positif », il a donc été ramené sur Terre. Si l’affaire est loin d’être terminée, puisque l’OL peut encore faire appel de cette décision, l’application de la menace brandie par le gendarme financier l’automne dernier vient confirmer que le projet de l’Américain n’avait aucun sens, et qu’il n’en aura pas plus même si Lyon finit par garder sa place en Ligue 1 la saison prochaine.

Cela fait deux ans qu’il s’évertue à expliquer le principe de multipropriété comme si ses interlocuteurs étaient de simples amateurs. En réalité, ils ont toujours su ce qu’est la multipropriété. Et ils ont toujours su, comme nombre d’observateurs, que la direction prise par Textor allait dans le mur.

Survivant grâce aux renforts de joueurs de Botafogo, à coups de montages financiers farfelus histoire de se contorsionner pour éviter les sanctions financières de la Ligue, de l’UEFA et de la FIFA, Lyon paye, pour l’instant, le prix fort. La vente de Rayan Cherki à Manchester City (42 millions d’euros), la cession de ses parts de Crystal Palace (200 millions), et les différents gains de son club brésilien n’ont donc rien changé au destin de l’OL, qui s’était qualifié in extremis en Ligue Europa à la dernière seconde de la dernière journée. Le projet rhodanien – et le projet Eagle – n’a rien de viable, tout le monde l’a bien vu, et il n’y avait pas besoin d’un bac+12 en économie pour se rendre compte de la panade dans laquelle Jean-Michel Aulas a fourré son club en le laissant aux mains d’un homme qui a vu trop grand.

Il a beau avoir sous-entendu que la DNCG était aux ordres du PSG et de Nasser al-Khelaïfi, avec qui il s’était soudainement rabiboché en fin de saison, et avoir fait tout son possible pour prouver qu’il avait vraiment beaucoup d’argent, Textor voit son château de cartes s’effondrer. Dans son modèle, il a un besoin vital d’avoir l’OL en Ligue 1 et en Coupe d’Europe. La Ligue 2 pourrait même condamner Botafogo et Molenbeek, les autres propriétés de son groupe Eagle.

C’est encore trop tôt pour avancer quoi que ce soit sur l’avenir de l’OL, notamment parce qu’il peut toujours faire appel, mais une descente confirmée en Ligue 2 pourrait précipiter le départ de l’Américain. Ares, grand fonds d’investissement américain et principal prêteur, pourrait reprendre l’OL, selon certaines clauses. Mais cela reste spéculatif, et pas forcément une bonne nouvelle puisque le rôle de ces financiers n’est pas de gérer un club de sport. Textor a eu la monnaie de sa pièce, et c’est toute une institution qui va en payer le prix.

SOFOOT

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