L’Adha tire la sonnette d’alarme et interpelle la justice

Face à la multiplication des bavures policières à travers le pays, l’Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) exprime son indignation. Dans un communiqué rendu public hier, l’organisation dénonce des abus répétés des forces de l’ordre et appelle le procureur de la République à ouvrir des enquêtes.
Elle cite notamment des cas récents à Yeumbeul, à Rosso Sénégal et à Cambérène, dénonçant une dérive inquiétante des forces de l’ordre.
Trois affaires sont ainsi mises en exergue. Il s’agit, d’abord, du décès de Mor Seck, jeune réparateur de téléphones au marché de Thiaroye, survenu le 11 juin à l’hôpital de Pikine, après une interpellation musclée.
Il y a, ensuite, la mort de Talla Keïta, 18 ans, décédé dimanche dernier des suites de blessures présumées liées à une torture subie lors de son arrestation. Enfin, l’organisation s’alarme de l’interpellation violente de manifestants à Cambérène, après la disparition signalée de deux jeunes.
Dans ce contexte, l’Adha s’interroge sur le respect des droits fondamentaux des personnes privées de liberté. Elle rappelle les obligations légales des agents des forces de sécurité, en particulier les dispositions du Code de déontologie de la police nationale et de la gendarmerie. ‘’Le policier ou le gendarme ayant la garde d’une personne appréhendée est attentif à son état physique et psychologique, et prend toutes les mesures possibles pour préserver la vie, la santé et la dignité de cette personne’’, peut-on notamment y lire.
L'organisation appelle le procureur de la République à se saisir d’office de ces affaires. Elle exige que des enquêtes transparentes soient ouvertes, que les responsabilités soient situées et que des sanctions exemplaires soient prises, dans le respect strict des lois. L’impunité, selon elle, ne peut plus durer.
Enfin, l’Adha présente ses condoléances aux familles endeuillées et exprime sa solidarité avec le peuple appelant à des réformes urgentes pour préserver l’État de droit.