Une soixantaine d’avocats et témoins pour une audience spéciale
A cause de l’absence des témoins et de la partie civile, Luc Nicolaï, Abdou Khadre Kébé, Pape Massiré Guèye Thiam, Djibril Diop et Mamadou Lamine Mbaye sont retournés en prison sans être jugés. Ils comparaîtront en audience spéciale lundi prochain, 5 novembre.
Mercredi au tribunal de Thiès. Une salle exiguë dans une chaleur suffocante, une trentaine d’avocats à l’étroit, des témoins aux abonnés absents, une partie civile non extraite de sa cellule de prison. Le puzzle n’était pas assez complet pour la tenue du procès de Luc Nicolaï incarcéré à la prison de Thiès avec deux agents de l’hôtel Lamantin Beach et deux douaniers pour les délits d’association de malfaiteurs, de corruption active, d’entrave à la justice, de détention de drogue, d’escroquerie et de faux et usage de faux en écriture. C’est pourquoi, le représentant du parquet a sollicité le renvoi du procès pour l’extraction de la partie civile, Bertrand Touly, président directeur général de Lamantin Beach.
Une brèche saisie par Me Abdourahmane So, un des avocats de Luc Nicolaï pour demander que l’audience soit tenue en audience spéciale vu la soixantaine d’avocats et de témoins. Des demandes satisfaites par le juge Ibrahima Séry Baldé, présidant l’audience des flagrants délits du tribunal régional de Thiès. Le juge a renvoyé le procès au lundi 5 novembre pour l’extraction de Bertrand Touly, mais également pour la convocation des témoins dont trois seuls étaient présents parmi lesquels Éric Philibert et l’épouse de Luc Nicolaï.
Tantôt souriant, tantôt angoissé
Mais avant d’en arriver à cette décision, l’attente aura été longue pour le public venu massivement, ainsi que pour les robes noires. En fait, déjà à 8 heures, la salle était déjà prise d'assaut par un public particulier, dans lequel on distinguait davantage des malabars et des douaniers. L’audience prévue initialement à 9 heures n’a démarré qu’aux environs de 10h 20mn. Sans la présence de la grande attraction du jour. Luc Nicolaï et ses co-prévenus ne faisaient pas partie du lot de prévenus entassés comme des sardines dans le très minuscule box. A 10h 45mn, le juge appelle le dossier Cheikh Luc Nicolaï, mais le promoteur et ses co-prévenus ne sont toujours pas présents.
Ce n’est qu’aux environs de 12h 50mn que le promoteur de lutte fait son apparition. Vêtu d’un boubou traditionnel en tissu Djezner de couleur blanche assorti de fil doré, un mince cure-dent marron entre ses lèvres, le patron de Luc Nicolaï and Co. s’installe au premier rang dans le box. Certaines personnes se lèvent pour mieux le voir. La salle marmonne. Pour faire revenir le calme, l’huissier d’audience somme le public de faire profil bas. Silencieux, Luc Nicolaï, lui, ne l’est pas. Tantôt il serre la main de ses avocats, tantôt c’est l'un de ces derniers qui vient lui murmurer des choses à l’oreille. Un sourire et un air décontracté illuminent son visage pendant ces petits moments de discussion. Mais une fois que la discussion s’arrête, l’angoisse semble de retour.
Appelé à la barre à 12h 15mn, Luc Nicolaï et ses «compagnons» d'infortune n'y restent qu’un petit quart d’heure avant de retourner en prison par la porte souterraine du tribunal. A la grande déception de la foule regroupée dans la cour du tribunal.
NDEYE FATOU NIANG
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