Publié le 6 Jun 2024 - 11:18
ÉBOLA, RAGE, GRIPPE AVIAIRE, FIÈVRE DE LA VALLÉE DU RIFT…

Sénégal, la menace persistante des zoonoses

 

Au Sénégal, six groupes de zoonoses prioritaires ont été identifiés. Il s’agit de la rage, de la grippe aviaire hautement pathogène (IAHP), des maladies liées à la mycobactérie (tuberculose bovine), des fièvres hémorragiques virales y compris Ebola et Marburg, des infections au charbon bactéridien (anthrax) et de la fièvre de la vallée du Rift (RVF).

 

L'Afrique est confrontée à un risque croissant d'épidémies causées par des agents pathogènes zoonotiques. Selon une analyse de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre d’épidémies zoonotiques a augmenté de 63 % dans la région, au cours de la décennie 2012-2022 par rapport à 2001-2011. La zoonose est définie comme une maladie infectieuse des animaux vertébrés transmissible à l'être humain.

Entre 2001 et 2022, 1 843 événements de santé publique avérés ont été enregistrés dans la région africaine de l'OMS, dont 30 % étaient des épidémies de zoonose, précise la branche africaine de l’OMS. Si ces chiffres ont augmenté au cours des deux dernières décennies, un pic particulier a été enregistré en 2019 et en 2020, lorsque les agents pathogènes zoonotiques ont représenté environ 50 % des événements de santé publique. La maladie à virus Ebola et d'autres fièvres hémorragiques virales constituent près de 70 % de ces épidémies, notamment la dengue, le charbon, la peste, la variole du singe et une série d'autres maladies constituant les 30 % restants.

Hier, lors d’un atelier de renforcement de capacités à des membres de l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD), Amidou Dia, de l’ONG Breakthrough, a confié qu’au Sénégal, depuis 2017, les acteurs de la santé humaine, de la santé animale et leurs partenaires ont identifié six groupes de zoonoses prioritaires basés sur des critères standards agréés pour guider les investissements et les priorisations dans la lutte contre les menaces des maladies infectieuses. Ces six groupes sont la rage, la grippe aviaire hautement pathogène (IAHP), les maladies liées à la mycobactérie (tuberculose bovine), les fièvres hémorragiques virales y compris Ebola et Marburg, les infections au charbon bactéridien (anthrax) et la fièvre de la vallée du Rift (RVF).

Dans l'Évaluation externe conjointe 2016 (EEC), le Sénégal a obtenu une note de 2 sur 5 pour l'indicateur "Communication publique" et l'indicateur "Écoute dynamique et gestion des rumeurs". Face à cette évidence, il est urgent de comprendre comment les membres de la communauté obtiennent les informations sur la santé et comment ils préfèrent les recevoir pendant une épidémie.

"Il est nécessaire de comprendre, explique M. Dia, qui sont les leaders d'opinion, les populations clés et quelles sont les informations pertinentes pour améliorer la communication publique et la gestion des rumeurs lors des épidémies. Le constat est que les enfants sont les plus exposés, car ils jouent souvent avec les chiens, qui donnent plus de rage que les autres maladies. Nous intervenons dans huit régions à risque avec la cartographie sanitaire. Il est d’ailleurs prévu bientôt des campagnes de sensibilisation sur la rage. Il s’agira des mesures et conduites à tenir en cas de morsure d’un chien. Si tel est le cas, il faut laver la plaie avec de l’eau et du savon ordinaire pendant 15 minutes et acheminer la victime à l’hôpital. Une fois sur place, il y a des protocoles que l’agent sanitaire va administrer à la victime, selon nos normes de l’OMS".

"Si jamais un chien présente des symptômes, il faut procéder à son euthanasie"

Pour sa part, le docteur Jérôme Samb, du Haut conseil national pour la sécurité sanitaire, a soutenu que la viande peut être source de zoonose, surtout avec la rage. Cette dernière, selon lui, est une maladie complexe qui est la seule maladie qu’on apprend à la faculté de Médecine pendant une semaine. Sa période d’incubation peut aller d’une semaine à six mois.

"Quand un chien est suspecté de répandre la rage par morsure, il faut le surveiller pendant deux semaines et le vacciner auparavant. L’État organise chaque année des séances de vaccination. La rage est tellement grave qu’il faut la prendre au sérieux. Si jamais un chien présente des symptômes, il faut procéder à son euthanasie. Parmi les autres maladies que le chien peut transmettre à l’homme, il y a la tuberculose et la toxoplasmose, qui peut entraîner des avortements. Cette pathologie est une infection parasitaire qui se contracte lors de contact avec un chat porteur du parasite ou en consommant des aliments contaminés (viande mal cuite, fruits et légumes crus). Pour réduire les risques de rage, il faudra éviter le contact avec un chien suspecté de rage ou agressif. Il faut aussi une bonne gestion des ordures. Il faut une coopération multisectorielle. C’est une maladie fatale, c’est pourquoi il faut accentuer la prévention pour ne pas arriver à ce stade", a confié le Dr Samb.

CHEIKH THIAM

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