‘’Il s’agit plutôt d’un problème de calendrier’’
Suite au débat lancé par le professeur Médoune Paye, nous avons saisi le professeur Khadim Mbacké. Le chercheur à l’Institut fondamental d’Afrique Noire ( IFAN) écarte toute idée de confusion et parle plutôt d’un problème de calendrier, surtout que ces fêtes ne sont pas inscrits dans les textes.
‘’Le fait qu’il y ait deux Maoulid (Gamou) ou Magal dans la même année ne peut pas être considéré comme une confusion par les concernés ou par les Oulémas’’, a d’emblée signalé le chercheur. Selon ses explications, les fêtes religieuses obéissent au calendrier musulman hégirien ou grégorien. ‘’Comme l’année solaire dure plus longtemps que l’année musulmane, il se peut qu’il y ait deux Maoulid ou Magal, alors que ce n’est pas possible dans une année lunaire’’, a-t-il poursuivi tout en affirmant qu’il s’agit simplement d’un problème de calendrier.
‘’Ce n’est pas une confusion’’, a-t-il insisté. Pour argumenter ses propos, il a évoqué l’histoire, rappelant qu’en 1909 et en 1974, il y a eu deux pèlerinages à La Mecque. ‘’Ce n’est pas grave puisqu’il ne s’agit pas de deux années lunaires, mais de deux années solaires’’, a-t-il tenté de convaincre. Contrairement à l’argumentaire de son collègue, Pr Khadim Mbacké de souligner ‘’qu’on ne se fonde pas sur le calendrier hégirien pour fixer les fêtes musulmanes’’. ‘’Cela est contraire aux enseignements de l’islam’’, a-t-il argué. Et d’ajouter : ‘’L’islam a son propre calendrier et c’est ce calendrier-là qu’il faut utiliser’’. C’est pourquoi dira-t-il : ‘’Vous ne pouvez pas vous dire qu’on va fixer le Ramadan en janvier, étant donné que c’est le mois le plus frais’’. Selon lui, ‘’c’est un raisonnement normal, mais en Islam, le Ramadan est fixé en fonction du calendrier musulman’’. ‘’Il y a des aspects qu’on peut voir en fonction des besoins et vicissitudes du temps, mais il y a une autre partie qui est beaucoup plus importante, qui est statique, qu’on ne peut pas remettre en cause’’, a souligné le chercheur.
Pour ce qui est des Magal et Maoulid qui se répètent, il reconnaît qu’il y en a plusieurs et pense qu’on peut éviter cette situation. Comme solution, il estime ‘’qu’il aurait été beaucoup plus facile de les fixer à partir du calendrier grégorien’’. ‘’Là, argue-t-il, il n’y aurait pas de problème’’. Car, poursuit-il dans son raisonnement, ‘’On sait que le 1er janvier ne change pas. Alors que si vous prenez le calendrier musulman, il peut changer. Une fête qui a lieu le 1er janvier peut être célébrée l’année suivante le 25 janvier’’. Fort de ce constat, le chercheur, considère que ‘’ce choix aurait été plus simple’’ d’autant que, explique-t-il, ‘’ces fêtes ne sont pas inscrites dans les textes ; donc elles peuvent être changées par les hommes qui les fixent, selon le calendrier grégorien’’.
A titre d’exemple, il cite le problème de la viduité et explique qu'elle est calculée à partir du calendrier musulman. ‘’Tout ce qui résulte des enseignements islamiques doit être daté en fonction de l’Islam’’, conclut Pr Khadim Mbacké.
Fatou SY
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