Publié le 20 Sep 2013 - 15:56
ÉLECTIONS LOCALES

À l'heure des positionnements et des calculs politiques

 

 

À six mois des élections locales de mars 2014, les tractations ont déjà débuté dans une totale discrétion pour le contrôle, notamment, des grands centres urbains du pays. Un avant-goût de la présidentielle de 2017.

 

Au fur et à mesure que l'on approche des élections locales de mars 2014, les ambitions se dévoilent. Dans toutes les formations politiques, l'heure est au positionnement des uns et des autres dans les différentes collectivités locales du pays.

À l'Alliance pour la République (APR), le jeu politique tend à s'éclaircir de jour en jour, en dépit des incertitudes internes liées aux futures négociations avec la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY). Les positionnements anticipés de Abdoulaye Diouf Sarr à la commune d'arrondissement de Yoff, les yeux de Chimène de Mbaye Ndiaye pour les Parcelles assainies, et la déclaration de feeling du Secrétaire général du gouvernement et porte-parole du parti, Seydou Guèye, pour la Médina, annoncent des batailles âpres lors des investitures.

Dans le tempo, les jeunesses du parti ne veulent pas être en reste. C'est ainsi que des candidatures comme celle de Bara Ndiaye à la communauté rurale de Méouane et au Conseil régional de Thiès se dégagent. Au même moment, le directeur de l'Agence pour l'emploi des jeunes des banlieues (AJEB) décline son ambition pour la mairie de Fatick. A la mairie de Saint-Louis, Mansour Faye, Délégué général à la Protection sociale et à la Solidarité nationale envisage de déboulonner le ministre Cheikh Bamba Dièye qui aura du mal à conserver son maroquin.

Dakar, capitale prestigieuse, sera également l'objet d'une terrible bataille politique et électorale entre les alliés de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Entre Apéristes, Socialistes, Libéraux du Pds et de Rewmi, Progressistes de l'Afp, etc., les profils vont se bousculer au portillon. Traditionnellement, la capitale échappe rarement au parti au pouvoir. Mais pour les échéances de mars 2014, difficile de croire que le Parti socialiste balise le chemin au futur poulain de Macky Sall, président de la République, même si l'incertitude demeure autour du maire actuel Khalifa Sall par rapport à d'éventuelles ambitions présidentielles. Toutefois, il ne serait pas surprenant que M. Sall choisisse de continuer ses «missions» à la tête de la mairie-capitale après les locales, pour un temps supplémentaire...

Ce qui est certain, c'est que le parti présidentiel se donnera toutes les chances d'être à ce rendez-vous...capital. Pour le contrôle de cette ville, de nombreux profils pourraient être en compétition dans des listes dont l'une des têtes de file pourrait être...Aminata Touré, ou Mbaye Ndiaye, Seydou Guèye, Abdoulaye Diouf Sarr, selon des indiscrétions à l'interne. D'après un responsable du parti, le dernier mot reviendra à Macky Sall dont le choix finira par s'imposer derrière le candidat qu'il parrainera.

Dans le département de Guédiawaye, l'Apr peut désormais compter sur le militantisme du maire de Sam Notaire, Adja Dieynaba Fall, transfuge du Parti socialiste, en vue des confrontations qui pourraient l'opposer à ses alliés. A ce niveau, la bataille entre El Hadj Malick Gakou de l'Alliance des forces de progrès (AFP) et le maire sortant Cheikh Sarr, en cas de non accord au sein de BBY, pourrait profiter à d'autres larrons inattendus. 

A Thiès, sous contrôle de Rewmi depuis plusieurs années, la rupture entre Idrissa Seck et la coalition BBY sera mortelle. Ces élections locales seront en effet un véritable challenge pour l’édile de Thiès qui tiendra absolument à infliger une vraie défaite à ses ex-alliés, autant pour garder la ville dans son giron que pour réaffirmer sa posture de présidentiable et de véritable adversaire de Macky Sall à l'élection présidentielle de 2017.

Toutefois, il faut reconnaître que le risque est grand pour Idrissa Seck. S'il perd cette localité, ce pourrait être un tournant désastreux pour sa carrière politique. Mais il pourrait ne pas être seul, avec une alliance tactique ou stratégique possible avec le Pds, son parti d'origine. 

 

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