Les deux pêcheurs mbourois avaient importé 438 kg de ''yamba'' de la Gambie
Pour la onzième affaire inscrite au rôle de la première session de la Cour d’assises de Thiès, les pêcheurs Ibou Konté et Demba ont été déclarés coupables des chefs d'accusation de contrebande, détention et trafic de chanvre indien.
Les pêcheurs Ibou Konté et Demba Sy ont été pêchés à bord de leur pirogue, le 26 janvier 2008, par les éléments de la brigade maritime de Joal. Après la découverte de 15 colis de chanvre indien, d’un poids total de 438 kg, dans leur pirogue, ils ont désigné Pape Ndoye alias Bouki comme étant le propriétaire de la drogue. Au moment de leur interpellation, Bouki s’était aspergé d’essence et menaçait de se brûler vif, si les limiers tentaient de l'attraper. Il criait : ''J’ai vendu ma voiture à 10 millions pour acheter cette drogue. Je ne me laisserai pas prendre''. Toutefois, il a fini par accepter de suivre les douaniers. Mais c'était pour mieux les berner, car à 200 mètres de la plage il sauta de la pirogue et regagna la terre ferme à la nage, avant de prendre la tangente. Ibou Konté et Demba Sy soutenaient l’avoir juste accompagné se ravitailler en Gambie, moyennant la somme de 100 000 Fr.
A la barre, les accusés sont revenus, en partie, sur leur déclaration. Ils ont soutenu que Pape Ndoye alias Bouki les avait simplement aidés à s'acheminer à Mbour, en les transportant à bord de sa pirogue, puisque la leur était tombée en panne en Gambie. Ce qui a irrité leur avocat, Me Amadou Sonko. ''J’ai le visage renfrogné parce que je n’aime pas plaider un dossier où les accusés sont des menteurs. Je suis choqué, donc je baisse les armes''. Il a ainsi demandé à la Cour de retenir la complicité de trafic de chanvre indien et une application bienveillante de la loi. Dans son réquisitoire, le parquet général avait auparavant requis 20 ans de travaux forcés. Le ministère public estimait qu'il s'agissait d’un crime d'importation de drogue. Après délibéré, la Cour a condamné le duo à 8 ans ferme et à une amende de 45 millions à verser à l’administration douanière.
NDEYE FATOU NIANG