Les écrivains étalent leurs ‘’misères’’
La 25eme édition de la Journée internationale de l’écrivain africain a été célébrée ce mardi. Une occasion pour les écrivains de dévoiler leurs ‘’misères’’. Le ministre de la Culture promet de ‘’mettre fin au misérabilisme dans le secteur’’.
La 25ème édition de la Journée internationale de l’écrivain africain a été l’occasion pour les hommes de lettres d’étaler les difficultés qui minent leur milieu. Parmi les problèmes qu’ils rencontrent, il y a l’accès aux maisons d’édition, le problème lié à la vente du produit issu de leur production intellectuelle et ‘’la difficulté à se frayer une place au soleil, dans ce concert de la littérature africaine moderne’’. Cette édition a eu pour thème : ‘’La littérature, Ciment de l’Unité africaine’’.
Venu présider la cérémonie de lancement de ces journées, le ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, a répondu à leurs complaintes. Il a ainsi appelé à la valorisation de la dimension économique de la culture pour ‘’mettre fin au misérabilisme dans le secteur de la création et permettre enfin aux écrivains, aux éditeurs, aux libraires et autres imprimeurs de vivre dignement des retombées d’un secteur florissant’’. ‘’Il faut promouvoir le livre et réinventer le goût de la lecture pour construire une citoyenneté au service de la démocratie et du développement durable’’, a-t-il lancé aux écrivains venus de divers horizons.
Le ministre a poursuivi qu’au Sénégal, le président de la République Macky Sall a décidé d’offrir aux hommes de lettres ‘’les conditions optimales au développement de leur savoir-faire’’, pour confirmer leur ‘’posture de locomotive culturelle en Afrique pour la libération de la créativité’’. Car le successeur du ministre Mbagnick Ndiaye reste persuadé ‘’qu’une Nation se construit et s’enrichit dans l’unité et la diversité’’. Ainsi, selon le ministre de la Culture, ‘’la mise en œuvre effective des orientations édictées par le chef de l’Etat témoigne d’un engagement clair assorti d’un pari pour l’avenir’’.
Initiée depuis 1992 par l’Association panafricaine des écrivains, cette célébration marque la fête des lettres et de la créativité littéraire. L’édition de cette année a été parrainée par l’ancien ministre, le Pr Abdoulaye Elimane Kane. Le président de l’association des Ecrivains du Sénégal (AES), Alioune Badara Bèye, a indiqué qu’Abdoulaye Elimane Kane est non seulement un ‘’brillant’’ écrivain, mais aussi un philosophe ‘’rompu aux nuances et aux arcanes de l’analyse des phénomènes’’. Abdou Latif Coulibaly d’ajouter à ce témoignage : ‘’Le parrain est une des valeurs sûres de notre intelligentsia. Philosophe rigoureux et profond, il est un romancier fécond et qui prend le soin d’observer et de déconstruire les complexités de notre société. (…) Les valeurs qu’il incarne expliquent le choix de l’AES d’en faire le parrain.’’
Le Cameroun est le pays invité d’honneur de cette 25e édition. Pour le président de l’Association des écrivains du Sénégal, Aliou Badara Bèye, ‘’ce pays reste un grand de l’Afrique qui a ébloui des foyers littéraires. Mais aussi, grâce au talent de ses écrivains, des indépendances à nos jours’’.
HABIBATOU WAGNE