Les juristes sénégalaises en campagne de sensibilisation
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Les femmes saisissent de moins en moins la justice. C’est le constat de l’Association des juristes sénégalaises (Ajs). D’où la caravane de sensibilisation des femmes sur l’amélioration de leur accès à la justice dans différentes localités du département de Rufisque, notamment Tivaouane Peulh et Diamniadio.
Pour Aïssatou Kanté Faye, la présidente de la Commission droits des enfants à l’Ajs, par ailleurs présidente du tribunal d’instance de Rufisque, ‘’l’Ajs, en partenariat avec Onu Femmes et l’Onudi, a constaté que les femmes saisissent de moins en moins la justice, alors que la justice est là pour tout le monde’’.
Une situation causée, selon elle, par les facteurs financiers et socioculturels, mais aussi par l’analphabétisme dont le taux est très élevé chez les femmes. ‘’Il y a une justice coutumière et une justice moderne et, jusqu’à présent, la justice coutumière ne veut pas laisser la place à la justice moderne, parce que Rufisque, si je peux m’exprimer ainsi, c’est un gros village où la justice coutumière prime plus sur la justice moderne’’, a-t-elle spécifié.
Mais, renseigne la présidente du tribunal d’instance de Rufisque, sa structure apporte un soutien aux femmes afin d’améliorer leur accès à la justice. ‘’Avec l’aide juridictionnelle, l’Ajs dispose d’un petit fonds qui va permettre, via les boutiques de droit, d’accompagner. La justice a un coût et l’Ajs va se charger de prendre des avocats pour les femmes, payer les frais d’huissier, etc.’’.
Ainsi, dans son assistance aux femmes, Aïssatou Kanté Faye précise que l’Ajs a mis en place un volet juridique, un volet financier et un volet psychologique. Ce dernier volet, dit-elle, ‘’parce que l’Ajs fait beaucoup de médiations. Les problèmes ne se règlent pas toujours à la justice. Il est préférable, parfois, de faire de la médiation pour régler certaines questions liées à la famille. Maintenant, si la médiation ne peut pas aboutir, on active la machine judiciaire avec l’accompagnement pour que les femmes puissent accéder à leurs droits’’.
PAPE MOUSSA GUEYE