Publié le 4 Jul 2024 - 10:15
ACCOUCHEMENTS DANS LA RÉGION DE DIOURBEL

Le taux de fréquentation des établissements sanitaires est de 32 %

 

Dans le Baol, le taux de fréquentation des établissements sanitaires pour les accouchements est très faible. Il tourne autour de 32 %. Il est donc urgent de sensibiliser les femmes pour améliorer cette situation.

 

La région de Diourbel compte une population de 2 111 013 habitants pour une superficie de 4 903 km². Elle dispose de quatre districts sanitaires, quatre établissements publics de santé, 10 centres de santé, 115 postes de santé, 78 structures sanitaires, 120 cases de santé et 760 sites communautaires.

Selon le directeur régional de la Santé de Diourbel, qui recevait hier la caravane de l'Association des journalistes en santé, population et développement, l'objectif de l'association est d'améliorer la santé de la mère et de l'enfant avec l'appui de la Direction de la santé de la mère et de l'enfant. Dans cette région du Baol, la santé de la mère et de l'enfant est une priorité, en raison des taux élevés de mortalité maternelle et infantile.

Le docteur Mamadou Dieng souligne qu'il est crucial de réduire cette mortalité pour soulager les populations de ce fardeau.

Pour les femmes en âge de reproduction, on compte 57 942 grossesses attendues, dont 13 678 sont des grossesses à risque, soit 17 % des femmes en âge de procréer. Les césariennes attendues sont de 15 à 16 %, réalisées par les structures sanitaires pour prendre en charge les grossesses à risque. Ces indicateurs concernent l'utilisation des services avec des taux de couverture adéquats et effectifs ainsi que des taux d'achèvement. On observe que 42 % des femmes utilisent les consultations prénatales en 2024, ce qui signifie que 58 % ne les utilisent pas, alors que l'objectif est de 90 %.

"Il faut donc sensibiliser ces femmes à utiliser les services de consultation prénatale (CPN), car une femme enceinte doit normalement faire ses consultations prénatales. L'utilisation est très faible. Toutes les femmes qui ne viennent pas en consultations prénatales sont susceptibles de développer des complications au cours de leurs grossesses. D'où l'importance d'inciter les femmes à utiliser les CPN", a confié le Dr Dieng.

Le directeur régional de la Santé de Diourbel explique que dans cette région, beaucoup de femmes tardent à effectuer leur consultation prénatale (CPN). Certaines attendent jusqu'à trois mois de grossesse avant d’aller à leur premier rendez-vous médical, ce qui nécessite un changement de comportement.

L'idéal, selon lui, serait d'avoir un taux de 5 %, mais c'est compliqué, car beaucoup de femmes ne font pas leur première et deuxième CPN. "Les accouchements dans les structures de santé sont de l'ordre de 32 % contre un objectif de 94 %. Il y a aussi 5 % de femmes qui accouchent à domicile, ce qui est dangereux. Le pourcentage d'accouchements avec les partogrammes est de 75 %. Le taux de recrutement pour la planification familiale (PF) est de 0,15 % contre 12 % pour la norme. Le taux de prévalence de la contraception est de 4 % pour un objectif de 46 %. La planification familiale vise à espacer les naissances pour permettre aux femmes de mieux se préparer aux grossesses futures et de maintenir une bonne santé. Avec un taux de PF de 6 à 25 %, on pourrait réduire la mortalité maternelle de 4 à 5 points", a confié le Dr Dieng, précisant qu'il y a un réel besoin en PF dans cette région, mais qui n'est pas satisfait.

Les femmes doivent être sensibilisées pour fréquenter les centres de santé de la région. "Il faut une bonne sensibilisation pour fréquenter les structures sanitaires. Un autre point à signaler est que beaucoup de femmes ne donnent pas le sein à leur enfant dès la naissance, pour des raisons souvent traditionnelles. Il faut aussi les encourager à allaiter jusqu'à deux ans, à donner de l'eau à partir du sixième mois, à éviter le sevrage brutal et à respecter le calendrier de vaccination. Dans la région, le taux de mortalité infantile est de moins de 200 décès pour 100 000 naissances, selon la dernière enquête démographique de santé", a indiqué le directeur régional de la Santé de Diourbel.

Les astuces des sages-femmes pour renverser la tendance dans les accouchements et l'utilisation de la PF

Pour faire face aux femmes qui accouchent à domicile, la sage-femme d'État au dispensaire municipal de Médinatoul, à Diourbel, a ses astuces.

Selon Fatoumata Bintou Ngom, elle appelle les femmes enceintes la veille de leur consultation pour leur rappeler la date de rendez-vous médical. En cas de refus de se déplacer, elle cherche à connaître le motif. Souvent, les femmes invoquent des problèmes financiers ou de transport, car certaines patientes vivent dans des villages environnants de Diourbel.

Pour les accouchements à domicile, les femmes mentionnent également ces deux difficultés. "Parfois, on reçoit des femmes qui allaitent et lorsqu'on leur demande depuis quand elles ont accouché, elles répondent depuis plus d'un mois. Elles expliquent ne pas pouvoir venir pour des raisons financières ou de transport. Dans ce poste de santé, nous comptons parfois une dizaine d'accouchements à domicile, ce qui est énorme, car il y a beaucoup de risques de décès liés à cela. Pour lutter contre les anémies, nous nous rendons dans les maisons pour sensibiliser les femmes et les convaincre d'utiliser les aliments riches en vitamines disponibles dans leur environnement. Nous continuons à les sensibiliser pour renverser la tendance", a confié la sage-femme.

En ce qui concerne la non-utilisation de la PF dans cette zone, elle explique qu'elle est parfois obligée d'inviter les maris ou de les appeler pour leur expliquer l'importance de la PF pour certaines femmes. Et cette stratégie fonctionne, selon la sage-femme du dispensaire municipal de Médinatoul.

CHEIKH THIAM

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