Publié le 7 Aug 2024 - 15:10
ACCUSÉ DE VIOL SUR SA NIÈCE DE 13 ANS

L’enseignant encourt 10 ans de réclusion criminelle

 

Amidou Sagna encourt 10 ans de réclusion criminelle. Enseignant depuis 2016, il a été jugé, hier, pour le viol de la mineure M. C., 13 ans, qui a reconnu à la barre de la Chambre criminelle du tribunal de Dakar qu’ils sortaient ensemble.

 

Amidou Sagna dispensait des cours à Marième C. et à sa grande sœur. Selon toute vraisemblance, l'enseignant entretenait une relation amoureuse avec la petite Marième, âgée de 13 ans.

Selon l'économie des faits qui ont valu à l’enseignant sa comparution, hier, devant la Chambre criminelle du tribunal de Dakar, la gamine s'est rendue, un jour, chez lui pour lui apporter son déjeuner. Sur le point de partir, il lui a demandé de l'attendre pour la raccompagner. Lorsque la petite est rentrée dans la chambre pour récupérer l'assiette, Sagna l'aurait jetée sur le lit, avant d’enlever sa culotte et d'abuser d'elle.

Une fois son besoin assouvi, selon l’accusation, l'enseignant lui a intimé l'ordre de garder le silence au risque de lui refaire la même chose, avant de quitter le pays pour aller se réfugier en Gambie.

Une fois de retour à la maison, elle découvre des taches de sang sur ses sous-vêtements. Elle s'en ouvre à sa mère qui, sur le coup, pense que sa fille a atteint la puberté et vient sûrement d'avoir ses règles. C'est quelques jours après, alors que sa mère la menace de la chicoter, qu'elle raconte son viol. Après consultation, les blouses blanches confirment la défloration de l'hymen. Mis au courant, son père porte l'affaire en justice.

Placé sous mandat de dépôt le 28 octobre 2021, Amidou Sagna est renvoyé devant la chambre criminelle, malgré le fait qu’il conteste avoir abusé de sa nièce Marième C.

Hier, devant la barre, il a déclaré que les enquêteurs ne lui ont jamais montré le procès-verbal qu'il n'a d'ailleurs pas signé. Sagna a juré que la fille n'est jamais venue lui apporter à manger, car il s’évertuait toujours à aller manger à la maison familiale.

Selon lui, c'est le père de la victime qui a manigancé tout cela. Mieux, poursuit-il, ce dernier était en désaccord avec sa grande sœur.

Or, à l'enquête, selon l’accusation, il avait reconnu que la fille lui apportait souvent son repas dans sa chambre. Qu’il avait confié que le viol s'était passé dans sa chambre. Selon le procès-verbal, l’enseignant avait déclaré : "Je revenais de la douche, lorsqu'elle m'a apporté à manger. J'ai eu un moment de faiblesse et j'ai abusé d'elle. Ce n'était pas une pénétration totale. Je suis resté à l'entrée de son vagin." Des propos qu'il a bottés en touche devant les magistrats.

Les sanglots et les aveux de la victime

Mais c'était sans compter sur la petite qui n’a laissé en rade aucune miette de cet après-midi. En sanglots devant la barre, elle est revenue sur sa mésaventure : "Je lui ai apporté son repas dans sa chambre. Ensuite, je suis restée devant sa chambre pour attendre qu’il finisse de manger. Au bout de quelques minutes, il m'a appelée pour reprendre l'assiette. C'est là qu'il m'a jetée sur le lit avant d'abuser de moi. Une fois son besoin assouvi, il m’a intimé l'ordre de garder le silence au risque de répéter son acte odieux. Je ne peux compter le nombre de reprises qu'il m'a violée."

Mais acculée par le conseil de la défense, elle a fini par lâcher le morceau. "On sortait ensemble", a déclaré la gamine.

En effet, en présence de sa mère, elle hésitait à assumer sa relation avec l'accusé.

Malgré cette révélation, le ministère public a souligné que le fait qu'ils étaient en couple ne change en rien la thèse du viol. Car lorsqu'un acte sexuel est entrepris avec une mineure de moins de 15 ans, cela constitue un viol. Puisqu’il n'y a ni accord ni consentement. Le parquet d'ajouter que le statut de fonctionnaire d’Amidou Sagna rentre dans les circonstances aggravantes.

Ainsi, le maitre des poursuites a requis 10 ans de réclusion criminelle pour viol sur mineure. Au pire des cas, il demande de disqualifier le crime en pédophilie et de le condamner à la peine.

Mais l'avocat de la défense, qui a plaidé l'acquittement, a estimé qu'autant il n'y a pas d'éléments matériels pour le viol, autant il n'y a pas d'éléments pour la pédophilie. "Elle fréquente un homme qui a l'âge de son père, elle fricote avec lui. Et les choses ont mal tourné", a soutenu la robe noire qui a ajouté que, dans la rigueur de la loi, on ne peut pas parler de viol.

La chambre statuera le 20 août prochain.

MAGUETTE NDAO

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