Me El Hadji Diouf réclame 150 millions pour laver son honneur
150 millions de francs Cfa. C’est le montant que réclame Me El Hadj Diouf qui se sent diffamé par les journalistes Pape Souleymane Kandji et Edouard Diagne de ‘’Le Pays’’ ainsi que Moda Seck du magazine ‘’Satelit’’.
C’est en tant que justiciable que l’avocat El Hadj Diouf a comparu hier matin, à la barre du tribunal correctionnel de Dakar. Prêt à en découdre avec les journalistes qu’il accuse de diffamation, Me El Hadj Diouf n’aura pas eu l’occasion de soutenir ses accusations. Car, lorsque l’affaire a été évoquée dans la soirée, il était absent.
Seuls ont comparu les directeurs de publication du journal ''Le Pays'' et du magazine ''Icône'', Pape Souleymane Kandji et El Hadj Mansour Dieng. Le dernier cité a quitté la barre sans être entendu, car, Me El Hadj Diouf s’est désisté à son endroit, après les excuses qu'il lui a présentées. Moda Seck du magazine ‘’Satelit’’ était également absent.
Pape Souleymane Kandji s’est expliqué sur les faits qui sont relatifs à l’arrestation de Me El Hadj à Paris, dans une affaire de présumée viol. Le canard incriminé avait écrit sous la plume de Edouard Diagne : ''Agression sexuelle sur une mineure- Me El Hadj Diouf arrêté à Paris- La garde-à-vue du ''DSK sénégalais'' prolongée- Le tonitruant avocat risque 10 ans de prison''. Reconnaissant les faits, le journaliste a toutefois plaidé la bonne foi. ''C’est une information avérée, car nous avons des sources à Paris et nous avons fait des recoupements quant à l’arrestation de Me El Hadj Diouf pour une affaire de mœurs'', s'est défendu le directeur de publication du journal ''Le Pays''’.
Lui reprochant d'avoir caricaturé Me El Hadj Diouf en le présentant comme ''le DSK sénégalais'', le journaliste a déclaré que leur intention n'était pas de nuire, ''c’est un commentaire lié à l’actualité'', dira-t-il. ''Vous avez commenté dans le sens de nuire'', lui a répondu le représentant du parquet.
Un avis partagé par le conseil de Me El Hadj Diouf, convaincu que ''la désinvolture'' avec laquelle le prévenu a répondu aux questions prouve son intention de nuire. ''C’est une information pernicieuse, dira Me Moïse Ndior. Elle a été publiée au moment de la campagne électorale pour nuire et c’était Macky Sall qui était visé'', a asséné Me Ndior. ''Ç’aurait été une autre personne, l’affaire n’aurait pas eu une telle ampleur, mais El Hadj Diouf est un avocat, un député…'', renchérira son confrère Me Ibrahima Mbengue.
Ils ont réclamé la somme global de 150 millions de francs Cfa aux trois prévenus. La défense a plaidé la relaxe pure et simple. Me Ousmane Diallo a estimé qu'il n’y a pas de diffamation, car le plaignant a reconnu avoir eu maille à partir avec la justice française, pour une affaire de mœurs. Délibéré 27 septembre.
FATOU SY