Les événements du 28 octobre, à Kaolack, ont heurté la sensibilité et les convictions de millions de Sénégalais. Le PIT y voit un mal qu’il faut tuer à la racine. Il appelle à des concertations nationales.

La profanation de la dépouille de Cheikh Fall, déterrée puis brûlée par des populations en furie, à Kaolack, est un acte qui a ému l’opinion publique nationale et qui interpelle le Parti de l’indépendance et du travail (PIT). En plus d’exprimer sa plus profonde consternation face aux événements du 28 octobre 2023, ‘’le PIT condamne fermement cet acte odieux que rien ne peut justifier et qui va à l'encontre de tous les principes fondamentaux de respect de la dignité humaine’’.

Selon le secrétariat du Comité central, ‘’le Sénégal devrait rester un lieu où chacun peut vivre sans craindre la violence, la persécution ou la barbarie. Tant il est vrai qu’en aucune façon des actes ignobles comme celui-ci ne reflètent les valeurs de tolérance et de coexistence pacifique que notre peuple entend promouvoir’’.

Ainsi, Alcaly Dansokho et ses camarades de parti appellent ‘’les autorités compétentes à mener une enquête approfondie pour identifier les responsables de cet acte abject, prémédité et répréhensible afin de les traduire en justice’’.

Ce faisant, ils déclarent exprimer leur solidarité envers la famille et les proches de la victime dont la peine est certainement indicible et appellent à l'unité et au respect mutuel au sein de notre communauté. ‘’Il est impératif, poursuivent-ils, que notre société rejette toute forme de violence et de barbarie, et que nous travaillions ensemble pour créer un environnement où la vie de chaque individu est protégée et respectée. Le PIT restera vigilant dans son engagement en faveur d'une société juste et équitable’’.

En effet, le chantier est immense, tant les valeurs qui fondent notre commun vouloir de vivre ensemble sont piétinées. Ainsi, le PIT fait le constat que, ‘’depuis quelques années, les manifestations de violence deviennent de plus en plus extrêmes et fréquentes. Ces actes ne sont désormais plus des avertissements pour le Sénégal tout entier, mais plutôt un aboutissement inquiétant issu de causes sous-jacentes et complexes que nous devons combattre’’.

Ce diagnostic posé, le PIT invite à ne pas en rester là et à agir. Pour cela, il souhaite que ‘’l’ensemble des forces vives de notre nation se réunissent le plus largement possible dans un cadre à définir, par-delà les appartenances politiques, confessionnelles et générationnelles, en dehors de tout agenda politique ou de court terme, pour réfléchir sérieusement aux causes profondes ayant permis d’en arriver à ce stade’’.

Car, déclarent Alcaly Dansokho et Cie, ‘’notre pays doit à tout prix trouver des solutions pérennes pour que de tels actes d’une extrême gravité ne se reproduisent plus, et plus généralement, pour que la violence, faisant désormais partie de notre quotidien sous différentes formes, tendant à vouloir s’imposer à nos consciences sans réaction, puisse être éradiquée sans faiblesse aucune’’.

Tout un programme pour un pays fracturé.

AMADOU FALL