Les droits-de-l’hommistes demandent l’ouverture d’une information judiciaire
A mnesty International Sénégal, la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH), la Société Internationale des Droits de l’Homme (SIDH/ Sénégal) et la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) s’indignent de la mort, le 15 novembre dernier, de Babacar Ndong dans sa cellule à la brigade de la gendarmerie de Hann Yarakh, alors qu’il était en garde à vue et devait être présenté au Procureur le lundi 16 novembre 2015. Dans un communiqué qui nous est parvenu, ces organisations de défense des droits de l’Homme demandent l’ouverture d’une information judiciaire qui ira jusqu’à son terme.
“Après le décès du jeune Cheikh Ly des suites de blessures subies lors d’affrontements entre supporters d’une équipe de foot- ball et les forces de sécurité à Louga, le samedi 24 octobre 2015, Amnesty International Sénégal, la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH), la Société Internationale des Droits de l’Homme (SIDH/Sénégal) et la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) expriment leur inquiétude face à la récurrence des cas de décès où les forces de sécurité sont indexées, et rappellent l’obligation des officiers et agents de forces de sécurité de protéger toute personne détenue dans un lieu de privation de la liberté, contre lui-même et contre la torture”, lit-on dans le communiqué.
Cette position rejoint celle de la famille de la victime qui souhaite que l’enquête judiciaire ouverte par le procureur de la République élucide cette affaire. Elle considère comme suspect ce décès. En effet, le chauffeur de profession a été retrouvé pendu dans sa cellule de la brigade de gendarmerie de Hann où il était placé en garde à vue. Walfadjiri, qui cite le coordonnateur du Forum civil de Guédiawaye, rapporte que Babacar avait des problèmes avec son patron qui lui devait des arriérés de salaire (4 mois). En réaction, il avait confisqué le véhicule qu’il a confié à un ami établi à Fatick. Dernièrement, ce dernier a été appréhendé lors d’une opéra- tion de sécurisation des forces de l’ordre. Le véhicule a été saisi et le bonhomme gardé à vue dans les locaux de la brigade de Hann. Lorsque Babacar a été cueilli chez lui, il a été libéré.
Ainsi, si les proches du défunt exigent la lumière sur cette affaire, c’est qu’ils considèrent que leur parent ne présentait aucun signe de désolation ni d’abattement lorsqu’il a été arrêté