Me Ousmane Ngom et le Commissaire Arona Sy traînés en justice pour meurtre
Une plainte pour meurtre a été déposée hier, sur la table du doyen des juges d’instruction, par la famille de l’étudiant Mamadou Diop contre l’ancien-ministre de l’Intérieur Me Ousmane Ngom et le commissaire central Arona Sy.
C’est aux environs de 15h 10mn que Me Abdoulaye Tine est entré dans le cabinet du doyen des juges. Accompagné d’un des confrères sénégalais, Me Bocar Arfang Ndao, de Mama Diop et Gorgui Diop, respectivement père et frère du défunt ainsi que deux des principaux témoins, un certain Omar Bâ et Mouhamadou Barro, porte-parole du M 23 Mbour, il a remis une copie de la plainte au gendarme-greffier avant de ressortir. Selon les explications de l’avocat du barreau de Paris, il s’agit d’une plainte pour meurtre avec constitution de partie civile. A l’en croire, elle vise X, mais également ceux qui, au moment des faits, avaient la responsabilité de la sécurité civile.
Le conducteur du ''Dragon'' visé
Il s’agit notamment du désormais ex-ministre de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom et du commissaire Arona Sy. Mais, également du chauffeur du camion de la police communément appelé ''Dragon'', qui a fauché mortellement le défunt étudiant en Master de Lettres modernes. ''L’on ne comprend pas pourquoi le chauffeur n’a jamais été entendu dans le cadre de l’enquête menée par la DIC'', s’est interrogé l’avocat de la famille du défunt qui dit placer sa confiance au doyen des juges. ''La plainte a été déposée auprès du doyen des juges, un magistrat du siège qui est un magistrat indépendant. Et nous aurons également la possibilité de demander des actes notamment la citation de témoins'', a ajouté Me Tine. Toutefois, il renseigne qu’ils vont encadrer la procédure pour une diligence rapide. Sur le choix de la journée d’hier, jour de passation du pouvoir entre Me Abdoulaye Wade et Macky Sall, président nouvellement élu, Me Tine parle de ''pur hasard du calendrier''. Avant d’ajouter : ''Ce jour ( NDLR : hier) marque le début d’une nouvelle ère vers la refondation de l’État de droit où l’intégrité physique des personnes sera respectée''. Embouchant la même trompette, le père du défunt d’asséner : ''Ce qui nous a le plus poussés à saisir la justice, ce sont les mensonges des autorités''. Étudiant, en Master de Lettres modernes, Mamadou Diop a été tué lors d’une manifestation du M 23 organisé le 31 janvier dernier à la Place de l’Obélisque. Si les uns affirment que le jeune homme a été tué par un camion de la police qui a foncé sur les manifestants, les autorités policières parlent d’accident de la circulation.
FATOU SY