La Cap menace et avertit
La Coordination des associations de presse (Cap) exige, dans un communiqué largement partagé hier, la libération du journaliste Pape Ndiaye. Pour la Cap, ça sera pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, que la date du 3 mai marquant la Journée mondiale de la liberté de la presse trouve un journaliste en prison. Le journaliste et chroniqueur judiciaire au groupe Walfadjri est détenu depuis bientôt deux mois.
Pourtant, selon la note, les faits qui lui valent ce séjour en prison ‘’méritaient tout au plus un démenti, un communiqué du parquet ou une saisine du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias, en dépit des engagements du chef de l’État Macky Sall qui disait sur la scène internationale que ’durant son magistère à la tête du pays, jamais un journaliste ne sera emprisonné’.
Mais aujourd’hui, c’est tout autre chose qui est constatée. Ainsi, dans leur communiqué, les membres de la Cap s’inquiètent de la forte propension des autorités étatiques à priver de liberté des professionnels des médias. ‘’Sur le cas Pape Ndiaye, la Cap a volontairement pris l’option de ne pas mettre de l’huile sur le feu. L’atmosphère politico-sociale est très chargée avec des tensions qui peuvent constituer une menace pour la stabilité de notre cher pays. Ainsi, elle a privilégié la voie du dialogue et des négociations. C’est ainsi que des rencontres avec des autorités politiques et judiciaires ont été sollicitées. Des courriers ont été également transmis à tous ces responsables publics concernés par le dossier. La Cap se désole que les promesses et les engagements pris tardent à se matérialiser. La grève d’une partie des travailleurs de la justice semble en être l’obstacle’’.
En revanche, la Cap est d’avis que cette grève ne saurait être une entrave à une libération rapide du journaliste, dans la mesure où le temple de Thémis continue apparemment de fonctionner correctement. Des placements sous mandat de dépôt se font, des individus sont élargis chaque jour et certains actes sont exécutés quelles que soient les difficultés, dénonce la Cap dans le communiqué où, poursuit-elle, après le 3 mai prochain, elle n’exclut pas d’enclencher un intense plan d’action pour obtenir la libération de Pape Ndiaye.
La Cap ‘’ne comprend et ne peut accepter que le journaliste soit maintenu en prison pour une information judiciaire, alors que les propos qu’il a tenus sont clairs, disponibles et ne nécessitent aucune enquête supplémentaire. Tout au plus, cette affaire relève du flagrant délit. La Cap réaffirme sa détermination pour une liberté de presse, mais aussi pour l’exercice responsable et professionnel du métier de journalisme sous tous ses aspects. Elle œuvre pour cet idéal et les projets d’assises nationales des médias viennent confirmer cette ambition. La Cap invite l’État du Sénégal à participer activement à ces assises, car les médias sont incontournables dans une société démocratique’’, ajoute-t-on par ailleurs.