L'ONUDC appelle à prendre des mesures « urgentes » pour démanteler les réseaux de trafic de drogue
L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a appelé à prendre des mesures « urgentes » pour démanteler les réseaux de trafic de drogue qui alimentent l’instabilité dans les pays du Sahel, nouveau haut lieu du trafic de drogue en Afrique de l’Ouest, dans son rapport 2024 publié vendredi dernier.
L’Office onusien contre la drogue et le crime (ONUDC) a observé une explosion de la production et de la consommation de cocaïne et de résine de cannabis dans les pays de la bande sahélienne ces dernières années. Ces stupéfiants constituent des menaces spécifiques en raison de leurs schémas de trafic, qui incluent l’implication de groupes armés, tandis que les opioïdes pharmaceutiques augmentent préoccupations spécifiques en matière de santé. « Les trafiquants ont utilisé leurs revenus pour pénétrer différentes strates de l’État » par le biais de la corruption, relève le rapport. Le trafic de drogue est « facilité par un large éventail d’individus, y compris des membres de l’élite politique, des leaders communautaires et des chefs de groupes armés » et permet à ces groupes armés « de maintenir leur implication dans le conflit, notamment par l’achat d’armes », note le rapport. « Récemment, un certain nombre de saisies importantes de cocaïne impliquant les pays du Sahel ont fourni la preuve d’un trafic croissant de cocaïne à grande échelle à travers la région », indique l’Onudc dans son rapport 2024 publié hier, vendredi 19 avril 2024. Selon le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Leonardo Santos Simão, cité dans ce rapport, « les États du Sahel et la communauté internationale doivent prendre des mesures urgentes, coordonnées et globales pour démanteler les réseaux de trafic de drogue », bien implantés au sein des États et des élites locales.