Le Sénégal battu et désormais dos au mur

Les Lionnes ont chuté face à l’Ouganda, après prolongations (70-73), pour leur deuxième sortie à l’Afrobasket. Deuxièmes de leur groupe après cette défaite, les Sénégalaises devront battre, en barrage, le Rwanda, mercredi, pour poursuivre l'aventure ivoirienne.
Désormais deuxième de son groupe derrière l’Ouganda, le Sénégal n'a pas su profiter d’une bonne entame de match contre les Ougandaises. Intraitables dans les différentes zones, les partenaires de Yacine Diop ont pris la rencontre par le bon bout, infligeant d’entrée un 9-0 à leurs adversaires. Mais la situation a commencé à se gâter au milieu du premier quart-temps, la défense de zone de l'adversaire lui permet de prendre progressivement le dessus sur le jeu. Et un panier primé de Claire Lamunu, au buzzer, a fait très mal dans la tête des Lionnes, permettant aux Gazelles de mener par 17-16 dans ce quart-temps, qui avait pourtant bien démarré.
En début de seconde période, les joueuses d’Otis Hughley ont tant bien que mal su rectifier le tir. La révolte a notamment été amorcée par Cierra Dillard. Cette dernière, qui s’est retrouvée avec zéro point marqué à la pause, est rapidement passée à 9 (15 points, 5 rebonds et 6 passes décisives à la fin). Avec l’appui de Sokhna Ndiaye et Yacine Diop, le Sénégal repasse devant, avec six unités d’avance, à moins de deux minutes de la fin du troisième quart-temps.
Mais face à une équipe sénégalaise en criant manque d’adresse, notamment dans les tirs à trois points, c’est surtout le réveil de Paige Robinson, jusque-là bien contenue, qui a été un cauchemar pour le Sénégal.
Devant pendant tout le quatrième quart-temps, le Sénégal s’est ensuite fait piéger à trois reprises sur les paniers primés. D’abord, Hope Akello a marqué trois points qui ont permis aux siennes de revenir à une longueur des Lionnes. Mais c’est surtout les trois tirs primés de suite de Paige Robinson, encore elle, qui ont fait virer au cauchemar la fin de partie du Sénégal, notamment ce tir lointain à 25 secondes de la fin qui permet à l’Ouganda de revenir à 61-61 et d’arracher les prolongations, là où les Ougandaises feront la loi.
Comme en 2023 (victoire 71-60 contre l’Égypte, les Lionnes devront encore passer par les barrages pour poursuivre l’aventure. Il faudra s’imposer mercredi contre le Rwanda qui a perdu ses deux matchs de poule contre le Nigeria (92-45) et le Mozambique (72-55).
En zone mixte, le technicien américain, Otos Hughley, a commenté cette déconvenue. Mais selon lui, ses protégées ont droit à quelques circonstances atténuantes. “Globalement, mes joueuses ont fait un bon match, mais on nous a sifflé beaucoup de fautes. Je ne vais pas accuser l’arbitrage, mais ç'a été un des facteurs de ce match. J’ai pris une faute technique parce que je parlais à mes joueuses. Mon banc a aussi pris une faute technique et l’Ouganda a bénéficié d’un temps mort, alors qu’il n’avait plus droit. Je ne dis pas que c’est à cause de ça qu’on a perdu, mais ça fait partie du déroulé de ce match”.
Sur l’aspect purement technique et tactique de ce revers, il relève l’efficacité de leurs adversaires. Rien que Paige Robinson a inscrit 19 points. “L’équipe ougandaise a fait un très bon match et Paige Robinson a mis des tirs très importants. Cependant, mes joueuses ont bien réagi pour égaliser quand on a été mené de treize points. C’est vrai qu’on perd, mais il ne faut pas sous-estimer la prestation de l’Ouganda qui, à des moments cruciaux, a su mieux négocier la rencontre que nous. On a perdu 33 ballons dans le match et quand vous perdez ce nombre de ballons dans un match international, ça fait mal”.
Une autre qui a bien voulu s'arrêter en zone mixte, Madjiguene Sène salue le mérite de l'équipe ougandaise. “Tout le monde pense que le Sénégal est une équipe imbattable, mais aucune équipe n’est parfaite. Il y a des choses que nous devons retravailler. Mais aujourd’hui, il faut dire que l’Ouganda a été meilleur que nous (…) On a eu l’occasion de gagner ce match, mais on n’en a pas profité. Maintenant, il faut continuer à travailler et aller de l’avant. C’est tout !”.
Mamadou Diop